- Je suis désolé, mais ce genre de connerie ce n'est pas pour moi. Tu te rappelles quand tu as dit que je pourrais toujours appuyer sur la gâchette.
- Ouais, ouais, et alors ?
- Ouais ben là qu'est-ce qui me retient, hein !?
- Hola on se détend, on se détend. Tu veux savoir pourquoi on est des numéros ? Tu veux savoir pourquoi ?!
- Ouais, pourquoi ?
- Que se soit clair je suis heureux que 4 soit en vie n'empêche que pour le sauver on s'est retrouvé à découvert, on était totalement vulnérable. Ça aurait été moi là-haut je vous aurais demandé de vous tirer sans même vous retournez.
- Non ce genre de connerie tu te les gardes !
- Il n'y a que la mission qui importe !
- La mission je m'en branle ! On n'abandonne pas un soldat point barre.
- Non, tu n'es plus soldat gars. Désolé de te l'apprendre. Elle, elle est plus médecin, elle c'est plus une espionne, lui c'est plus un homme de main, et je suis plus PDG.
- Un connard blindé de tunnes !?
- Si ça toujours, j'admets, mais je suis un connard sans prénom.
6 Underground est un film signé Michael Bay (...) si jusque-là vous êtes encore là, j'en déduis que le nom de ce réalisateur ne vous provoque pas de l'urticaire comme pour beaucoup, du coup je continue. On ne va pas se mentir, ce film est très loin d'un chef-d'oeuvre mais aussi inégal soit-il, regorge de quelques bonnes idées, osant l'expérimentation et bravant le ridicule sans complexe, ce qui est au moins plaisant. Un blockbuster faisandé en rafraichissement et autres prétentions aussi jubilatoires que ridicules.
Comme d'habitude Bay est très fidèle à son format : mise en scène esthétisée, décors et costumes bling-bling, femmes en minijupes moulantes et hypers sexy souvent dans des positions plus exitantes que pratiques, héros infantilisés par une attitude stupide, et une sacralisation indigeste de la puissance Américaine sauveur de l'humanité, malgré un très léger sous filtre critique à son égard. Sorte de Mission Impossible de supermarché, mettant en scène des agents ultra-balèzes et propres sur eux, dans une célébration de bien pensante et de démagogie affligeante dans lequel nos stars passe leur temps à enchaîner des répliques faciles avec des vannes ultras pourries.
L'heure des acteurs d'actions bourrin froid et implacable aux tronches cassés qui ne passe pas leurs journées à aller chez leurs chirurgiens plastiques pour ce faire enlever un bouton sur la tronche afin d'être parfait comme les comédiens d'aujourd'hui, est révolu même si certains arrivent encore à faire de la résistance. On le sait depuis de longues années, le cinéma d'action à évolué en bien ou en mal chacun se fera son idée dessus. En démontre qu' il est à présent plus facile de confier un gun à une belle gueule comme Ryan Reynolds, ou un Orlando Bloom qu'à une gueule tordue marquante.
Afin de compenser ce manque, on peu encore retrouver cette sensation que lorsque certains vieux acteurs reviennent sur le grand écran (merci Sly et Schwarzie). Aujourd'hui les réalisateurs n'hésitent plus à en mettre plein la vue avec une surabondance d'action extrême capable de filer une crise d'épilepsie au plus solide d'entre nous, ne visualisant plus que cela. Malheureusement on oublie souvent de proposer une histoire un minimum cadré, avec un badguy non insipide. Tout ceci résume très bien 6 Underground.
Heureusement que les classicismes des thèmes abordés sont compensés par des actions particulièrement dingues et furieuses à la limite de l'indigestion, où on ne comprend pas tout ce qui se passe devant nous, mais bon sang l'érection de plaisir destructeur est là, tout défourre sec. Certaines séquences sont ingénieusement jouissives comme avec l'aimant géant utilisé plusieurs fois dans le bateau, me rappelant vaguement Transformers 4.
Hélas le récit ne parvient jamais à captiver hormis grace au visuel soigné de l'image et des actions nerveusement explosives, à cause d'un scénario invisible, où l'histoire met un temps fou à se mette en place jouant de beaucoup trop de flashback mal amené, brassant beaucoup d'air pour ne provoquer qu'une petite brise. Un théâtre déviant d'accomplissement mais non de bonne volonté.
Les comédiens sont tous platoniques et insignifiants. Ils forment une pseudo famille d'élites à laquelle on ne croit absolument pas, essayant de se rapprocher non pas autour d'un barbecue avec Tonton Dom, mais autour d'un Ryan Reynolds qui "incroyable", n'est pas totalement débile, ni arrogant même s'il est toujours aussi souriant de stupidité. Pour une fois je le trouve moins éreintant car un minimum dans la retenue, quoique ça fuse de répliques. Petite surprise avec Mélanie Laurent en femme fatale, plus sexualisé que jamais qui ne marque clairement pas l'esprit pour la profondeur de son personnage ou de son interprétation, mais par la sexualisation de celle-ci avec ces formes mises en valeur. Je ne sais pas si c'est censé être positif ou non, je vous laisse seul juge de cela.
CONCLUSION :
6 Underground est un film super bourrin... et rien de plus. Une série B bien friquée qui n'a pour ambition que de nous en mettre plein la gueule ce qu'il réussit parfaitement à faire.
Un plaisir attendu quand on connaît le réalisateur.