6 Underground
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6 Underground

Film de Michael Bay (2019)

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"What a mess !


À toute allure, le vert pomme d’une Alfa Romeo force les rues enserrées de Florence. À son bord, quatre agents spéciaux fuient en urgence une armée de bolides allemands lancés à leurs trousses. À l’arrière, une jeune femme portoricaine au regard de braise – alias ‘‘5’’ (Adria Arjona) – soigne sa coéquipière – alias ‘‘2’’ (Mélanie Laurent) –, percée d’une balle. Un écarteur chirurgical pénètre son ventre. À l’avant, le pilote – alias ‘‘6’’ (Dave Franco) – retourné par cette trouée viscérale, reçoit l’ordre de son copilote – alias ‘‘1’’ (Ryan Reynolds) – d’accélérer alors que les premiers ennemis parviennent à leur hauteur. Comme la pince forçait les viscères de ‘‘2’’, le pied de ‘‘6’’ écrase l’accélérateur. La reprise est fulgurante. ‘‘1’’ est aplati sur son fauteuil. Il expire, le visage crispé.
En quelques secondes et une dizaine de plans, Michael Bay capture le regard de son spectateur pour le propulser dans sa scénographie. À l’instar d’un Sergeï Eisenstein, son montage concentre les motifs attracteurs au centre des images, et les fait se percuter les uns après les autres afin que chaque plan vienne amplifier la sensation du précédent. Le plan du regard concentré de ‘‘5’’ sur la plaie de ‘‘2’’, percute celui où la pince chirurgicale écarte les viscères. Lui-même s’amplifie dans le pied du pilote écrasant le champignon, dont la pression est ensuite expulsée par le souffle coupé de ‘‘1’’, véritable alter ego du corps spectateur embarqué dans la poursuite qui s’annonce.
Profitez de cette lisibilité toute relative, car c’est bien la première et la seule fois du film que la centralité des motifs attracteurs sera aussi clairement perceptible et localisable dans l’image. Comme lorsque l’on secoue une bouteille de soda jusqu’à ce que la densité du CO2 ne soit plus supportable par le plastique, ce mini huis clos embarqué entre quatre sièges compresse le maximum d’énergie afin de la libérer avec le plus de violence et de dispersion possible. C’est d’ailleurs à l’issue d’une ruelle étroite et tortueuse, ouvrant sur une place du marché florentin, que cette stratégie sera finalement close. Filmé en contre-plongée, ‘‘6’’ prévient ses acolytes que sa manœuvre sera « un peu serré[e] », ses mains frappent l’image par trois coups de volant assénés et aussi précis que les crochets d’un boxeur. Gauche ! Droite et demie ! Gauche trois-quarts et BAM ! L’image s’ouvre alors sur la voltige catastrophique de... "

Overlook_GoldRoom
8

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Créée

le 24 déc. 2019

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