Petite devinette : quel est le point commun entre deux bonnes sœurs, la petite fille de «l’exorciste», une starlette hollywoodienne écrivant ses mémoires, trois alcoolos, des Hare Krishna, une petite vieille picolant bière+whisky, un petit chien dissimulé dans un panier ? C’est simple, tout ce petit monde se retrouve embarqué dans la même galère, à savoir un Boeing 747 reliant Washington à Los-Angeles. Dans ce deuxième volet de la série «Airport», Jack Smight comme tout réalisateur de films catastrophe nous présente son panel de passagers aux traits de caractère bien appuyés. On n’a de l’empathie pour personne, hormis une guitare et Linda Blair, la jeune héroïne de «L’exorciste» qui, visiblement, ne s’en est toujours pas remis. Bref, le voyage va être long surtout pour le spectateur. Après un avis de tempête, le commandant de bord décide de dérouter l’avion sur l’aéroport de Salt Lake City. Alors que l’appareil amorce sa descente, le cockpit du Boeing est heurté par un petit avion de tourisme dont le pilote vient de mourir d’ennui ? Non d’une crise cardiaque ! Suite à cet incident le copilote est éjecté, enfin un mannequin est éjecté (repassez-vous la scène au ralenti, ça vaut le coup d’œil). Le pilote est lui aussi gravement blessé et le troisième homme joué par Eric Estrada profite du chaos pour partir sur la série «Chips». Nous voici donc avec un 747 en péril sans pilote. Mais la courageuse hôtesse de l’air Nancy Pryor (Karen Black) va alors prendre le manche et l’une des bonnes sœurs va prendre la guitare. Alors que la fin semble proche (chic), non la fin pour les passagers, on retrouve un Charlton Heston chaud bouillant, le tricot rentré dans le pantalon, prêt à rejoindre l’avion en plein ciel. Rien ne semble pouvoir arrêter le Moïse des «dix commandements », même pas la pression atmosphérique de ce petit film catastrophe kitsch à souhait qui a sacrement pris du plomb dans l’aile.