Surprise de voir qu'un film turc emballait sur Netflix, il m'a évidemment fallu voir ça de mes propres yeux.
Commençons par ce qui ne va pas, ou du moins ce qui ne me permet pas de mettre une note plus élevée: le personnage de Memo, touchant certes, me laisse un peu perplexe. Comment est-ce possible, avec un tel handicap mental, que cet homme ait pu rencontrer une femme, en tomber amoureux, s'en faire aimer en retour, et lui faire un enfant? Dans une Turquie rurale des 80's, je doute (euphémisme!) que ce genre de chose soit bien acceptée et acceptable.
Deuxième élément: la vision très manichéenne qui veut que les personnages soient ou des ordures, ou des êtres qui donnent sans compter. Cherchez pas, il n'y a personne au milieu, tout au plus quelqu'un qui a l'air méchant, mais qui en fait... non. Surprenants tout de même, ces taulards qui croupissent en prison, parfois pour avoir commis 3 meurtres (sans avoir été condamnés à mort eux: une libération prochaine est même à l'ordre du jour!), et qui finalement sont des hommes d'honneur, droits, loyaux, doux comme des agneaux. Pas un seul d'entre eux n'est mauvais, pas un seul d'entre eux ne vient nuancer le tableau (et au passage, qu'est-ce donc que cette prison turque en mode "auberge de jeunesse" où on se cuisine tranquillement de bons petits plats pendant que le voisin de couchette découpe des tranches de pastèque?).
Pour autant, on "pardonne" (pas complètement) ces invraisemblances au profit d'une vision un peu plus métaphorique ou symbolique. On ne s'ennuie pas, et peut-être qu'on est même un peu corrompu par la bouille d'Ova, par le casting en général et par une musique qui use (et abuse) des cordes sensibles (en effet il semblerait bien qu'on se soit juré de vous faire chialer quoi qu'il arrive).