J’ai toujours aimé la sincérité de la Iglesia. Quelque part, il me fait penser à Joe Dante. Il a au fond de lui ce petit côté punk attachant. Mais parfois, il se laisse aller à la sensiblerie. Nous suivons ici le jeune Carlos, né dans une famille compliquée et dont le grand-père qu’on ne lui a jamais présenté tient une attraction pour touristes à Almeria. Ce grand-père, Julian, il survit en plein désert de Tabernas, là où se tournaient les westerns spaghetti d’antan. Il entretient et fait vivre les décors et la mémoire de ce cinéma révolu à la fois prestigieux et fauché. Alors quand la menace d’une destruction du lieu se fait jour, Julian pète un câble. C’est une comédie dramatique, c’est à dire une bonne comédie et un drame très moyen. Le film oscille entre l’un et l’autre de ces deux genres. Ne sachant pas où il va ni quelle direction prendre, le film se sépare en deux entités, chacune durant une heure. Hélas, l’une est de trop. Car les pitreries sont bien écrites et le comique de situation, l’excès propre à l’écriture de la Iglesia fonctionnent bien. Les personnages sont caricaturaux mais touchants par certains côtés. Une bande de pieds nickelés qui vit en marge de la ville, du monde moderne, de la société. C’est un ton nostalgique qui est adopté et à vrai dire, on partage cette passion pour un cinéma organique fait d’illusions et de malice. En voulant raser ce qui reste de ce village du far-west, c’est la contribution andalouse au cinéma du XXème siècle qu’on efface ou qu’on considère comme obsolète. Reste qu’on a accolé à cette bonne comédie qui joue sur le fond et la forme une grosse dose de guimauve pas très fraîche. Et celle-ci prend beaucoup de place. Ça se veut probablement burtonesque mais ça ne fait que téléfilm. Au final, on finit par s’impatienter et par regretter que le film ne s’assume pas comme plaisir perso, honnête et sincère. En bref, on aime vraiment cette comédie … et vraiment pas ce mélo.