Il n'y a pas d'heure pour les peignes.
François Ozon réunit quelques-uns des plus grands talents féminins du cinéma français dans un hommage déguisé au vaudeville et à Agatha Christie, et, autant vous le dire tout de suite, le résultat est bon. Très bon.
S'appuyant sur un scénario aussi loufoque qu'alléchant, le cinéaste livre un opus surprenant, et de très bonne facture. Ce succès en incombe grandement au cadre du tournage, véritable scène de théâtre filmé, kitsch à souhait (voir les flocons de neige exquisément faux, ou l'improbable méli-mélo de couleurs, que ce soit dans le mobilier ou les tenues des interprètes) ainsi qu'au remarquable travail des huit actrices en action. Dur d'en mettre une de côté tant elles surjouent toutes délicieusement mais toujours sans excès, et se surprennent même à pousser la chansonnette et la dansonnette, si tant est que ce mot existe. A remarquer, les prestations d'Isabelle Huppert, méconnaissable, et d'Emmanuelle Béart, ambivalente.
La représentation, car c'en est presque une, est menée tambour-battant, et s'accomplit sans temps mort ; de nombreux codes du théâtre sont respectés (comédiennes toujours face au « public », ici la caméra ; unités d'action/temps/lieu, bon un peu large pour le lieu ; jeu des actrices, tout en exagération des expressions et des émotions ; utilisation des accessoires) et finissent de donner au film cet espèce de cachet, cette unicité, qui rassure et me fait dire que des fois, quand même, le ciné français en a un peu dans le bide.
Pour la petite histoire, j'aimerais quand même savoir si le personnage de Marcel, qui dans le film tire près de la moitié du casting, est une projection fantasmée ou un double autobiographique de François O-Zone. Non franchement, ça m'intéresse.
http://www.youtube.com/watch?v=jRx5PrAlUdY