Tommy Spinelli est l’homme de main idéal pour la mafia, discret et retors, consciencieux et fidèle. On lui confie un sac avec 8 têtes dedans qu’il doit amener au commanditaire. Malheureusement, le sac se perd. Il se retrouve dans les mains de Charlie, un étudiant en médecine, qui va rencontrer les parents de sa petite amie au Mexique. Le père ne l’aime pas. La mère deviendra folle après avoir découvert le contenu du sac. Pour Charlie, rien ne va, comment se débarrasser de ce sac et de son contenu ? D’autant plus que l’implacable Tommy est sur ses traces.
C’est le seul film réalisé par Tom Schulman, et pourtant quelle bonne surprise ! Il est aussi au scénario, le vrai point fort du film, et s’était fait connaître avant pour ceux du Cercle des poètes disparus, oscarisé pour le scénario original, ou de Chérie, j’ai rétréci les gosses, sans oscar mais avec toute la sympathie des enfants de cette génération.
Dans 8 têtes dans un sac, si la réalisation n’offre rien de bien remarquable mais reste gentillement appliquée, c’est bien l’histoire qui vaut le coup. Le film est moins bon quand il s’agit de rencontrer le gendre et les beaux-parents, en bonne comédie familiale, mais il ne manque pas de piquant dès qu’il se montre plus noir.
Le métrage arrive tout de même à nous faire rire avec 8 têtes dans un sac, avec toutes les situations que cela peut engendrer, que ce soit les efforts pour les cacher ou les péripéties pour retrouver celles manquantes. Tommy en vient à découper des cadavres à la morgue pour avoir des modèles de substitution, avec le plus grand des sérieux. Ses complices forcés n’en sortiront pas tous sains, à l’image de Steve. C’est un rire un peu macabre, mais tellement appréciable. La dignité de ces têtes, le respect des morts ? Quelle importance.
D’autant plus avec un tel personnage, ce Tommy Spinnelli, joué par un Joe Pesci au professionnalisme mafieux hilarant. Joe Pesci est habitué aux rôles de gangsters plus sérieux, notamment avec Martin Scorsese, mais ici il fait sensation avec sa carrure, son accent ou ses manières de jouer, qui rapprochent des films noirs, plus caricaturaux. Ce n’est pas un enfant de coeur, et s’il doit se débarrasser de quelqu’un par la portière d’une voiture il le fera.
C’est plus difficile pour le « vrai » héros, le pauvre Charlie, joué par un Andy Comeau aux grands yeux bleus innocents. Il gagne difficilement de l’intérêt au fil du film, mais il faut bien avouer que le reste du casting, George Hamilton, Kristy Swanson ou Dyan Cannon, a parfois tendance à en faire un peu trop, surtout pour la réunion de famille.
8 têtes dans un sac n’est jamais plus drôle que quand il est question de 8 têtes dans un sac. C’est un divertissement amusant, avec juste ce qu’il faut de noir et de macabre, pour quelques scènes à mourir de rire. Le film est emporté par un Joe Pesci qui cannibalise l’attention mais qui n’est pas le ressort de toutes les meilleures plaisanteries. C’est un film qui ne prend pas la tête, et tant mieux.