Un presque 7/10 qui fait grandement plaisir au spectateur, convaincu dès son entrée que si il n'assistera pas à un grand film, il aura au moins un drame poignant immergeant au coeur de la crise des subprimes. Le sujet fait sans doute daté, mais le ressenti était considérablement différent en France avec l'absence d'expropriation.
C'est le point de départ du film, commencer par faire subir l'expropriation, avant que la précarité de la situation ne serve de porte d'entrée dans le sujet. Dennis, constructeur sans salaire, se met alors au service de son agent immobilier Rick Carver (un Michael Shannon teigneux qui l'a au préalable exproprié) et découvre les petites combines du milieu du transfert de biens en temps de crise. Le sujet est en or, la réalisation sobre et le scénario cohérent. Hélas, une fois que l'engrenage commence, une petite routine s'installe, entretenue par quelques dialogues qui y vont de leur avis sur les responsables de la crise, sur le fonctionnement du système de prêt immobiliers et sur l'opportunisme à développer en ces temps de crises. Si on se ramollit un peu jusqu'au final, l'absence d'issue et la mécanique bien huilée qui écrase la morale de Dennis (et de ses petites entourloupes pour entretenir ses amis) emporte sans problèmes le morceau, laissant le spectateur dans la tourmente et avec les atouts pour comprendre sans difficultés la situation. Du DTV suffisamment engagé pour convaincre, malgré les longueurs et un jeu d'acteur d'Andrew Garfeld moyennement charismatique.