Première vraie claque cinématographique de l'année
99 homes a été un électrochoc.
D'abord le sujet du film est passionnant. Le bizness des expulsions pendant la crise des sub-primes à Orlando. Le sujet est flippant. La machine qui se met en place est implacable, un des acteurs dit :
"le juge a mis moins de 60 secondes pour juger ma vie"
(de mémoire). Frissons
OK, il y a un enfoiré, mais tous sont complices d'un système dirigé par l'état et les banques, le juge aussi, sûrement.
Un autre dialogue du film dit à peu près ceci :
Mais là on encule qui ? les banques ou le gouvernement
C'est les mêmes !
(de tête) Ben oui, ce sont les mêmes. Quand les banques mettent en place un système frauduleux qui s'effondre et que le gouvernement soutien et renfloue les banques au détriment du peuple…
Ben oui !!! Ce sont les mêmes !!!
Plutôt que de se laisser broyer par cette machine implacable, Dennis Nash se met aux services de l'agent immobilier qui l'a expulsé de chez lui. Il faut bien manger
Mais ce n'est pas facile d'être un enculé
Si la fin du film est malheureusement convenue (peut-on attendre autre chose d'un cinéma US ?), le reste du film est vraiment haletant et bouleversant. Une bonne photographie des coulisses du rêve américain
L'Amérique ne sauve pas les perdants
Porté par des acteurs tous excellents, le film est une vraie plongée dans l'enfer de la vie réelle.
L'interprétation, Michael Shannon en tête, est magistrale. Mais nous le savions, qu'il jouait vraiment bien les méchants et les salopards.
Andrew Garfield est aussi très bon, toujours sur le fil entre l'envie de profit et sa conscience. Content de voir cet acteur trop discret dans autre chose que du Marvel.
Laura Dern est aussi excellente et c'est un plaisir de la retrouver. Moi, ça faisait un bail que je ne l'avais pas vu au cinéma.
Bref, un film coup de poing dans la gueule, un film coup de cœur, un film qui ne donne pas envie d'émigrer aux USA.