Film vu à la Cinexpérience #19, d'ailleurs, je souhaite dire un grand merci à SensCritique, car sans eux je n'aurai pu voir ce film en salle, et cela aurait été dommage (le film sortant directement en e-cinéma).
Nouveau film de Ramin Bahrani (que j'ai eu la chance de croiser au FIF de La Rochelle et dont j'ai vu son film, Man Push Cart que j'avais déjà bien aimé), 99 Homes était dans mes envies depuis un moment, et je ne suis pas déçu de l'avoir vu, si ce n'est que sa fin aurait pu être de meilleure qualité,
même si sa fin ouverte est sujet à interprétations.
J'aimerai m'expliquer sur le final, Nash vient de tout balancer sur le faux document, il se fait tout naturellement embarquer par les flics, à ce moment là Carver, son employeur lui dit ironiquement "merci", et va ensuite parler avec les inspecteurs. Ce "merci" a été le sujet d'un long débat après la projection, pourtant vu comment se déroule l'action, il est très clair que Carver à choisit Nash depuis le début car il lui ressemblait, ainsi Nash pouvait être sa rédemption (surtout qu'à la base il fait sa connaissance en le mettant à la rue), et que donc la réaction de Nash face à cette injustice et face à cet échos de lui-même au début de film (échos que lui-même caractérise donc pour Carver), est ce qu'attendait Carver depuis le début; la preuve en est que ça arrive au pire des moments, Carver va perdre le gros projet aux 100, puis 1000 maisons, il va avoir des problèmes avec la justice à cause de ce faux document (même si on se doute qu'il s'en sortira avec une grosse amende), et donc si Carver était vraiment en colère contre Nash (il a montré lors de la remise du dit document qu'il pouvait l'être), il aurait commencé à faire un discours aux inspecteurs pour enfoncer Nash en le montrant du doit et en faisant de grand geste (Hollywood quand tu nous tiens...), mais pas du tout, il reste calme et serein car finalement, Carver attendait cette punition, je dirai même plus il la voulait.
Vous avez très bien le droit d'être en désaccord avec moi sur ce sujet, mais ça me semble pourtant clair comme de l'eau de source (voilà, voilà).
Vu l'histoire un autre sujet à fait beaucoup débat, est-ce que Nash est autant un connard (ou bien juste un connard) que Carter ? Pour moi la réponse est clairement "oui", car ce sont ses choix qui le qualifie (et clairement il ne fait pas les bons choix, la preuve en est que sa famille l'abandonne). Vu la situation de sa famille Nash accepte le boulot abjecte de Carver (jusqu'ici vous allez me dire, il n'avait pas le choix, blablabli, blablabla, on en reparle dans 5 petites minutes), cela semble couler de source donc, Carter le convaincant en lui disant qu'il arnaque seulement l'Etat et les banques (deux institution qui jusqu'à présent lui ont fait défaut, ce que l'on peut donc comprendre).
Or déjà qu'il se faisait payer au noir (il était donc déjà dans l'illégalité), il est prêt à voler, et ça va ne faire qu'empirer au fur et à mesure qu'il va grimper les échelons dans l'entreprise de Carver. Finalement Nash est pour moi pire que Carver, car certes Carver à une femme, des filles, et un maîtresse pour couronner le tout, mais cette situation est tellement banale finalement, d'ailleurs à aucuns moment le fait qu'il ait une maîtresse n'est un argument pour faire de lui un connard. Alors que mine de rien Nash fait ce qu'il fait pour sa famille, du moins c'est sa justification depuis le tout début, pour récupérer leur maison, mais que fait-il lorsque ça devient dur, il abandonne cette maison pour un "palace" dont aucun membre de sa famille ne veut, c'est alors que la dite famille l'abandonne et choisit le plan B (qui était possible depuis le début) et Nash se retrouvant seul, va continuer sa chute en enfer. Donc pour moi il est clair que le "héros" du film est plutôt un "anti-heros", et accessoirement un connard.
Bref, le film à un très bon casting, une très bonne réalisation, un scénario plutôt bon, une BO qui sert très bien le film, mais nous avons une fin très en-dessous du reste du niveau du film (malgré son atout d'être sujet à débat), je comprends donc son grand prix au festival de Deauville, mais je reste tout de même sur ma fin.