Préambule : cette critique porte sur la version longue, et non la version cinéma.
Souvent mal-aimé par les fans, "Alien 3" se veut pourtant fidèle à l'esprit de la tétralogie, qui propose pour chaque film un auteur singulier, avec sa vision qui lui est propre. Et comme pour presque chaque film, "Alien 3" fait un bras d'honneur à son prédécesseur (chose que James Cameron appréciera d'ailleurs très peu). Ainsi, après le happy end relatif de "Aliens", ce film expédie Ripley seule sur une planète prison délabrée, où elle se retrouve au milieu d'une population masculine extrêmement dangereuse. Et pour couronner le tout, avec un alien dans les parages ! Mais la créature est ici presque secondaire, David Fincher préférant semble-t-il nous livrer un film de prison sous l'angle SF plutôt qu'apporter une pierre à l'édifice de la franchise.
"Alien 3" est donc plutôt un film d'ambiance, offrant des décors poisseux à souhait, presque infernaux, qui s'accordent avec le ton mystique et sombre du scénario. Si certains personnages ont une aura non négligeable (dont ceux de Charles Dance et Charles S. Dutton), la plupart sont de tout même antipathiques, même Sigourney Weaver, plus dure et moins attachante. En conséquence, le film est moins prenant que ses prédécesseurs, l'intrigue longuette et un peu répétitive n'aidant pas. Sans compter l'origine de la présence de l'alien, tirée par les cheveux. Ce sont peut-être d'ailleurs les cicatrices d'un long-métrage à la production réputée houleuse (pour son premier film, Fincher a renié la version cinéma et la version longue !). Inégal jusqu'au bout, l'ensemble mélange des effets visuels animatroniques convaincants avec du numérique plutôt vilain... Reste tout de même des visuels qui claquent, et une BO assez puissante.