"American Bluff" ne parvient à tromper que par ses prestations d'acteurs :

"American Bluff" fait parti du genre de projet risqué d’Hollywood. Sur la "black List", il figurait en effet dans le top 10. Mais ca, ce fut avant que David O. Russell (les récents Fighter et Happiness Therapy) ne prenne le projet en main. Tant adulé que critiqué, on peut dire que le sulfureux American Bluff fait jazzer. Pour une fois, on ne prendra pas parti. Dans ce film, on voit de très bons points comme de vilains défauts. Décryptage :

La séquence d’ouverture met en scène Irving Rosenfeld (Christian Bale) essayant tant bien que mal de cacher sa calvitie en se collant (au premier sens du terme) une perruque sur la tête. Cette scène, pleine de faux semblants, est énonciatrice de la trame du film : Irving et sa complice Sydney (Amy Adams) sont deux escrocs plutôt doués. Ils vont être contraints par l’ambitieux agent du FBI Richie DiMaso (Bradley Cooper) de plonger dans les eaux troubles de la mafia pour piéger les hommes politiques corrompus - tels que Carmine Polito (Jeremy Renner). Le piège, déjà risqué, sera rempli d’embûches, telle que la femme imprévisible d’Irving (Jennifer Lawrence) qui pourrait bien compromettre toute la mise en scène.
Entre réalité et fiction, David O. Russell s’inspire librement de l’affaire Abscam des années 70. Allant plus loin qu’Argo (aussi une affaire de coup monté réalisé par Ben Affleck en 2011), il montre le revers de la médaille du rêve américain. Car pour le réalisateur, "mon pays a toujours été un lieu où les gens pouvaient se réinventer. American Bluff parle d’un échec propre au Etats-Unis, car il va de pair avec le rêve américain" disait-il dans une interview lors de la promo du film. Dans cette interview, il avouera aussi se pencher davantage sur les personnages que sur l’intrigue. Parti pris audacieux. Il est en effet clair que l’atout d’American Bluff est sont casting. Mais à trop mettre en avant ses (talentueux) acteurs, O. Russell semble dénigrer le reste. Si la bande originale, les costumes et autres coiffures farfelues sont d'autres bons points donnant du volume au film, la gestion du temps et un storytelling presque chaotique le tire vers le bas.

Ce réalisateur, qui nous avait charmé avec ses deux dernières œuvres, avait toutes les cartes en mains pour faire un grand film. Mais American Bluff sonne pour nous comme une petite déception. Il touche juste niveau casting au détriment de sa réalisation et d’un rythme monotone. Un succès en demi-teinte.
Yorick_Serriere
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le 18 févr. 2014

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Yorick Serriere

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