Une critique à 4 mains et presque en 3G (Guyness & Gothic) : 1ERE PARTIE
Le juge: Mesdames et Messieurs, l'audience est ouverte.
Procureur GuyNess: Maître Gothic, votre rôle d’avocat vous empêche d’y voir clair. Vous allez, je le sens, tenter de défendre l’indéfendable. Sous des contours pas totalement désagréables, le film cache un manque de singularité profond. Comme j’entends le démontrer très rapidement, le film manque d’un ton, d’un regard, pour tout dire d’un talent qu’aurait pu, qu’aurait du lui conférer l’histoire originale dont il est inspiré. En fait, le film semble inoffensif, mais il faut faire preuve de la plus extrême vigilance ! C’est un véritable procès d’attention qui s’ouvre !
(Hustle contre tous)
Me Gothic: objection ! Non pardon, pas d'objection Monsieur le Procureur GuyNess, je suis juste nerveux, c'est la première fois que je dois organiser une telle défense...
Tout d'abord, je dois dire qu'à plus d'une occasion, Christian Bale montre l'escroc. Les joutes entre les différents personnages, au look improbable voire scandaleusement sexy, sont savoureuses la plupart du temps. Le film a au moins le mérite d'être drôle. En ces temps faméliques pour le bon cinéma, reconnaissez-lui au moins cette qualité.
(Un partout, Bale au centre)
Procureur Ness: Il serait vraiment drôle s’il était novateur, étonnant ! Ce n’est jamais le cas: laissez-moi vous donner quelques exemples.
Quand De Niro prend 30 kilos pour Raging Bull, il s’agit d’illustrer une déchéance physique et morale, marquer le passage du temps, une performance qui inscrit le film et son acteur dans la légende. Ici, à quoi servent ces deux plans de trois secondes sur le bidon protubérant de Bale ? Pourquoi aurait-il subit des problèmes de lombaires si ce n’est faire genre «moi aussi je suis capable de l’exploit» ?
(Spread your wigs and fly)
Me Gothic: Vous oubliez un détail, cher Procureur GuyNess: une Bal(l)e, c'est rond ! Et puis ça rebondit, à l'image de notre brave Christian et de son drame capillaire, qui se sort de situations rocambolesques, avec l'assistance de sa petite Amy bien sûr, aux formes...rebondies elles aussi. Et puis vous évoquez De Niro comme une force dans un film. Et bien sachez, Procureur GuyNess, que ce même De Niro est lui aussi présent dans American Bluff, quand bien même il n'est pas crédité. Sacré Robert, cette fois, tout le monde au tas, t'as mis !
(Tout est dit, Renner)
Ness: Les personnages secondaires ne sont souvent que des ersatz de personnages. Quelle épaisseur a le maire Polito ? Pourquoi sa famille qui n’apparait que quand il s’agit de l’inscrire dans le récit ?
(to be continued, la: http://www.senscritique.com/film/American_Bluff/critique/19048930) chez Gothic !