Dans moins de trois heures, la purge va commencer et durer douze heures. Leo (Frank Grillo) prépare son arsenal. Eva (Carmen Ejogo) tente de demander une augmentation à sa patronne, pour mieux subvenir aux besoins de sa fille Cali (Zoe Soul), mais surtout de son père, qui a besoin de médicaments. Shane (Zach Gilford) et Liz (Kiele Sanchez) sont en route pour voir la sœur de celui-ci, et annoncer leur séparation.
Mais rien ne va se passer comme prévu. Leo va se détourner de sa mission, pour sauver Eva et Cali des mains de mystérieux hommes masqués. Ils vont être rejoint par Shane et Liz, qui sont pris en chasse par les hommes, qu'ils ont croisés avant que la purge débute et responsable de la panne de leur voiture.
Cette suite d'American Nightmare, est bien plus efficace. Le huit clos laisse la place aux rues de Los Angeles. Un espace plus grand, offre de plus grandes possibilités et encore plus de psychopathes.
La mise en place se fait rapidement. On nous présente les différents protagonistes, tout en laissant planer une zone d'ombre sur leurs rapports et motivations. C'est calme, avant que Shane soit bousculé par ce skater muet au visage peint en blanc, avec la croix inversée dessiner sur le front. A partir de ce moment, l'angoisse s'installe et nous ne lâchera pas jusqu'à la fin.
Le scénario est simpliste, tout comme les personnages. Mais l'atmosphère est prenante. C'est tendu, nerveux et violent. Enfin violent, pas vraiment finalement. On ne voit pas grand chose pour un film qualifié d'horreur. La faute à une production, qui a voulu viser un public plus large, et donc que le film ne soit interdit qu'au moins de 13 ans.
Dans une nuit de violence sans limites, l'absence de tueries sanguinolentes est un peu absurde. On voit tout de même du sang, mais cela reste soft, il n'y a pas de scènes chocs. James DeMonaco va compenser avec des scènes fortes.
Le succès ne l'empêche pas de critiquer à nouveau cette Amérique puritaine et hypocrite. Il frappe encore plus fort sur les nantis. La scène ou l'on voit le père assis, entouré d'une famille de riches, qui se fait un cadeau pour la purge est saisissante. Encore plus, lorsque d'autres riches qui s'ennuient et ne savent pas quoi faire de leur argent, s'offrent un lot de pauvres capturés, pour les traquer et les éliminer, comme les chasses du comte Zaroff.
Un groupe d'individus traqué dans les rues d'une grande ville et de nuit, cela fait penser aux Guerriers de la nuit de Walter Hill, ou New York 1997 de John Carpenter. Tout comme le personnage sombre et solitaire de Frank Grillo, au volant d'une voiture de sport blindée, tel Mel Gibson dans Mad Max. James DeMonaco a de bonnes références cinématographiques. Il ne manque à aucun moment de respect à ses œuvres, se hissant parfois à leur hauteur, au détour d'une ruelle, ou d'une course angoissante dans les tunnels du métro.
Frank Grillo est impeccable. Un acteur physique, à la présence électrisante. Son rôle est proche de celui de Mel Gibson dans Mad Max. Zoe Soul est la jeune révélation. Elle fait concurrence à son aîné. Leurs scènes sont réussis. Elles sont drôles et émouvantes. Carmen Ejogo est plus en retrait, un peu fade, comme Zach Gilford et Kiele Sanchez. Mais le duo précédent prend tellement de place, qu'on ne peut pas leur en vouloir.
Jack Conley et sa mâchoire, reconnaissable d’entre toutes. Une gueule, avec un rôle qui lui va bien. Légère déception du côté de Michael K. Williams, en leader d'opposition, habillé comme un membre des Black Panther. Un peu caricatural dans son attitude, et mécanique quand il déverse des flots de punchlines,
Un film efficace, largement au-dessus du premier opus. Il surprend parfois, dans sa direction et ses événements. Il frustre aussi, par son côté soft et des personnages mystérieux sous-exploités. Mais dans l'ensemble, c'est un bon divertissement. Un thriller passablement horrifique, mais diablement efficace.