De son point de départ intriguant, The Purge ne tirait qu'un simple home invasion de plus, certes solide, mais finalement bien classique. Cette suite a donc la charge de proposer cette fois une oeuvre plus subversive, à travers un terrain de jeu bien plus vaste.
Malheureusement, il apparait bien vite que The Purge 2, derrière sa violence plus frontale, est au final bien plus inoffensif que son prédécesseur. Si l'immersion est plus palpable, les possibilités démultipliées, le scénario s'avère bien prévisible et ne déroule qu'une intrigue convenue à base de survival urbain.
Déjà facile dans The Purge, malgré un final assez sympa, la critique soit disant acerbe d'une Amérique en plein chaos retombe comme un soufflé. James DeMonaco nous resserre inlassablement le couplet de la lutte des classes, de la main-mise des nantis sur les classes ouvrières, ce que ne vient pas arranger une bande de révolutionnaires du dimanche qui pourrait être le sujet du troisième volet en préparation.
Alors que le décor à ciel ouvert était propice à un point de vue plus dérangeant sur le sujet de la violence et de l'autodéfense, The Purge 2 commet l'erreur de coller aux basques de personnages propres sur eux et désespérément schématiques, sans charismes, incarnés par un casting de DTV, ce qui annihile toute ambigüité. Les bourreaux, de leur côté, ne sont que de vagues silhouettes fantomatiques, désincarnées, alors qu'il aurait été justement pertinent de suivre une poignée d'individus lambda se vautrant dans leurs plus bas instincts. Le film tente bien à de rares occasions de coller un visage plus humain à cette folie mais se vautre lamentablement, la faute à une absence totale d'écriture.
Si le brûlot anarchique attendu n'est qu'un minuscule feu de paille, The Purge 2 n'est cependant pas désagréable à suivre, grâce à une photographie soignée et surtout, à une ambiance nocturne et apocalyptique loin d'être dégueulasse. Davantage défouloir roublard et régressif que satire vénère de notre société, The Purge 2 ne sort jamais des sentiers battus et ne choquera pas grand monde. Mieux vaut (re)voir Hostel et son excellente suite, bien plus subversifs sur un sujet similaire.