Adaptation fidèle du jeu éponyme sorti en 2007, Assassin's Creed a le mérite de ne pas être un nanar sans budget ou une adaptation qui s'affranchit de son modèle d'origine. Également producteur, Michael Fassbender confie la réalisation à Julian Kurzel et le scénario à Michael Lesslie, tous les trois ayant déjà collaborés sur Macbeth, ce même script étant partiellement réécrit par les auteurs de Exodus et du Transporteur: Héritage. Mais adaptation fidèle ne veut pas dire bonne adaptation et s'il se calque sur les deux premiers jeux sans problème, Assassin's Creed n'est hélas pas ce qu'on peut appeler un bon film.
En premier lieu, le film manque cruellement d'action : quatre scènes seulement, dont trois dans l'Espagne du XVème siècle où notre héros virevolte grâce à un avatar. Une première séquence de moins de 10 minutes et deux autres à peine plus longues arrivant presque une heure plus tard. Sur un peu plus d'1h30 de bobine, c'est peu et c'est là que le bât blesse principalement : le long-métrage s'intéresse plus à ce qui se passe dans le monde présent à grands coups de blablas explicatifs et de répliques clichés que sur les scènes d'action dans le monde de l'Animus, scènes par ailleurs bien rythmées mais également beaucoup trop hachées et embrumées, les rendant constamment illisibles.
Autre gros point noir : le film se prend beaucoup trop au sérieux. Cette histoire de science-fiction tirée par les cheveux passe relativement bien dans un jeu vidéo où l'on contrôle principalement un personnage dans un univers d'action mais ici, rien n'est assumé et le côté fun quasi-obligatoire pour ce type de production est évincé au profit d'un sérieux se transformant rapidement en ridicule primaire. Kurzel oublie qu'il adapte un jeu d'action/aventures et se concentre sur les tenants d'un scénario futuriste où une société secrète désire éradiquer la violence dans le cœur des hommes de manière scientifique. Ne riez pas.
Pourtant nanti d'un excellent casting (Fassbender tient puissamment le film sur ses épaules tandis que Marion Cotillard, qu'il retrouve aussi après Macbeth, se révèle être étonnamment sobre et convaincante), d'une photographie travaillée et de décors magnifiques, Assassin's Creed échoue à nous divertir et pêche par son manque évident de fun et son rythme engourdi. On aurait ainsi préféré plus d'action et moins de face à face volubiles dans des pièces sombres pour ce projet au départ alléchant dont la première demi-heure suffisait amplement à nous présenter un décor hélas surexploité et dont plusieurs sous-intrigues ratées plombent le film d'un sérieux - encore une fois - largement dispensable.