Depuis des temps immémoriaux, le méchant ordre des Templiers et la gentille secte des Assassins (Notez l'inversion des codes de valeurs traditionnels => quelle audace scénaristique !) se livrent une lutte sans merci pour la possession d'une... boule de pétanque. Mais pas n'importe quelle boule de pétanque, non, pas une entrée de gamme de chez Obut : la Pomme d'Éden, une boule de pétanque magique, striée à la main, dans laquelle les scientifiques de la Première Civilisation ont enfermé le code du génome humain responsable du libre-arbitre. Celui qui détient la Pomme pourra donc contrôler les humains. Tel est l'agenda secret des Templiers, qui emprisonnent les Assassins et les soumettent à l'Animus, une machine qui leur fait revivre les souvenirs de leurs ancêtres. En capturant Cal (Michael Fassbender), la plus ou moins gentille doctoresse Sofia Rikkin (Marion Cotillard) et son vilain papa le docteur Alan Rikkin (Jeremy Irons) comptent ainsi accéder aux souvenirs de son ancêtre, l'assassin Aguilar de Nerha, dernier homme ayant été en possession de la Pomme lors de l'Inquisition espagnole du XV° siècle. Mais Cal, lui-même fervent adepte de pétanque, n'entend pas laisser cette fameuse boule tomber dans les mains moites de ses geôliers...
Adaptation de la franchise éponyme de jeux vidéo, Assassin's Creed est loin de réussir à placer la boule près du cochonnet. La faute incombe principalement à ses deux triplettes vedettes (Fassbender, Ariane Labed aka Maria et Michael Kenneth Williams aka Moussa dans l'équipe des Assassins, Cotillard, Irons et Charlotte Rampling aka Ellen Kaye dans l'équipe des Templiers), peu impliquées dans la partie et donc coupables d'un jeu manquant de réalisme. Côté technique, malgré quelques scènes d'action/baston assez impressionnantes, la caméra donne vite la gerbe à force de tournoyer dans tous les sens, comme si le réalisateur Justin Kurzel s'était auto-sanctionné d'une gorgée de pastis à chaque appoint raté (boule terminant sa course à plus d'un mètre du bouchon, on le rappelle). Sans parler des filtres jaunes et bleus dégueulasses apposés sur chaque scène située dans le passé, qui ne font qu'enlaidir l'ensemble.
Même s'il n'a pas fini fanny au box-office, et en dépit d'une fin ouverte laissant augurer d'une suite, il est donc peu probable qu'Assassin's Creed se remette de cette première mène très décevante.