Peu à peu, un américain tranquille, un peu maladroit et chétif va se retrouver au cœur d'un État fictif en proie à la guerre civile.
Second film écrit et réalisé par Woody Allen, Bananas nous emmène dans un petit pays fictif d'Amérique du Sud où le cinéaste new-yorkais s'amuse de Cuba, sa révolution, Castro et la guerre des missiles. Parfois maladroit dans sa réalisation, ça n'en reste pas moins un vrai régal, oscillant entre diverses formes d'humour (burlesque, quiproquo, absurde, jeux de mots etc), avec un fil conducteur simple (bien que légèrement décousue mais ce n'est en rien préjudiciable), bien rythmé et qu'il ne manque pas de bien exploité, faisant preuve d'un bon nombre d'excellentes idées !
On retrouve à nouveau ce personnage de petit juif chétif, maladroit mais beau parleur, souvent perdu dans ses pensées et qui va se retrouver au cœur d'une aventure abracadabrantesque. Personnage qu'il affectionne et qu'on retrouvera à plusieurs reprises dans la suite de sa filmographie, mais ici c'est tout le long savoureux, d'une fraîcheur et d'un humour bien souvent irrésistible. Les séquences mémorables se succèdent à l'image de ce magistral hommage à Chaplin avec un tout jeune Sylvester Stallone (ici), de ses diverses péripéties avec les femmes ou en Amérique du Sud.
Ici il ne joue pas encore sur ses obsessions ou thématiques fétiches, bien qu'on en voit par moments quelques prémices, il est vraiment concentré sur l'humour et c'est tant mieux, parfois loin de la subtilité dont il fera preuve par la suite mais on en redemande ! Néanmoins, en prenant comme référence Cuba, il livre une satire drôle et même pertinente sur les relations des USA avec les diverses dictatures étrangères.
Bref, parfois maladroit et pas toujours très subtil, ça n'en reste pas moins un vrai régal où Woody Allen nous livre, sans temps morts, une succession de gags qui fonctionnent parfaitement bien, le tout sous une satire de la situation à Cuba de l'ère Castro.