Faites l'amour, pas la guerre.
Troisième film de Woody Allen (mais sorti chez nous avant "Prends l'oseille et tire-toi !"), "Bananas" est dans la parfaite continuité des précédents longs-métrages de Allen cinéaste, misant tout sur l'absurde et le burlesque.
Bancal et brouillon, "Bananas" est construit comme une succession de sketchs plus ou moins inspirés, se raccrochant à une intrigue fluette voyant un héros typiquement allenien devenir le jouet de révolutionnaires communistes après un chagrin d'amour.
La majorité des obsessions du cinéaste sont déjà en place, que ce soit sa caricature du juif névrosé ou bien sa vision des rapports amoureux, même s'il faudra attendre "Annie Hall" pour que ces éléments atteignent leur parfaite maturité. Pour le moment, Allen continue son cycle de la bouffonnerie satirique, montrant la société de l'époque et sa géo-politique comme un immense cirque médiatique.
L'ensemble a beau être sacrément casse-gueule et aussi subtil qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine, il faut bien avouer que l'on rit plus d'une fois devant la connerie ambiante orchestrée par Allen, jusqu'à cette lune de miel d'anthologie commentée comme un match de boxe.