J. Edgar is back in black
On se fend la poire sans problème devant Bananas (1), que ce soit grâce aux dialogues qui comme d'habitude sont finement écrits, à la situation ubuesque dans laquelle se retrouve Fielding Mellish (W. Allen) et aux gags même les plus potaches, qui, pour la plupart, font mouche.
"Pour la plupart" oui, car comme le fait justement remarquer Hunky-Dory (2), on sent vraiment trop par moment la scène rallongée pour placer un gag. Ou rajoutée même, comme celle dans laquelle Fielding, chez sa psychanalyste, lui raconte l'un de ses rêves farfelus. Ce n'est pas proprement hilarant et ça alourdit le récit.
C'est d'ailleurs le seul vrai reproche que je fais à ce film : il est trop décousu, et c'est dommage tant il foisonne de bonnes idées. J'aurais aimé débarquer un peu plus vite à San Marcos qui est tout de même le lieu où doit se dérouler l'action principale de Bananas.
Malgré cela on passe un bon moment avec Woody, l'humour rappelle beaucoup celui de son précédent "Prends l'oseille et tire-toi" et même si certains gags ne volent pas très haut ou ne sont pas des plus raffinés (allez, au hasard, la jeune-femme se faisant malencontreusement mordre à la poitrine par un serpent, si vous avez vu le film je ne doute pas que vous vous en rappeliez), et bien ces gags fonctionnent, on rit franchement et souvent.
La satyre des médias, des relations politiques états-uniennes en ces débuts de seventies est bien sentie et de plus, Woody porte très bien la barbe rousse.
Puis on peut se confirmer que déjà en 1971, Stallone avait l'air à peu près aussi éveillé qu'un bovin sous prozac (3).
(1) Je m'étais pourtant jurée de ne pas la faire.
(2) http://www.senscritique.com/film/Bananas/critique/18309427, ça fera 5 euros le coup de pub. De rien.
(3) http://mentalfloss.com/sites/default/files/woody-stallone_5.jpg