Enfin ! Enfin j'ai pu voir un film de Woody Allen ! Je fais maintenant parti du cercle ! Bon techniquement, ce n'est pas mon premier film, car j'ai vu Annie Hall mais je ne l'ai pas vu en entier (qui était fascinant). Sinon, il y a Fourmiz...mwais je sais ça ne compte pas. Du coup j'ai vu Blue Jasmine qui est donc mon premier Woody Allen vu en entier et...déception...ouais...que c'est décevant ce film.
Réalisation assez inhabituelle
Ce qui m'a frappé lorsque j'ai vu Annie Hall est la réalisation inhabituelle toute naturelle qu'a Woody Allen. Ici c'est pareil. Il joue avec nous sur les perceptions qu'on a dans le film. Il est difficile pour nous de situer dans le passé ou le présent les événements. Les transitions sont tellement fluides et bien faite que nos repères sont perturbés, mais ça nous facilite la compréhension et l'exploitation des personnages, et surtout, nous permet de mieux les connaître. Ce n'est pas commun comme style de réalisation mais ce n'est pas mal. D'entrée de jeu on les connaît très très bien et cela est rare. De plus il nous fait des effets de mise en scènes sympathiques et vraiment prenant
Comme le plan séquence final vraiment bien fait
Jasmine l'incruste
Tout d'abord, nous avons Jeannette "Jasmine" Francis (Cate Blanchett). Il s'agit d'une veuve dépressive mais affreusement détestable. Hautaine, suffisante, prenant tout le monde de haut. Son aventure avec son mari ne l'a pas transcendée et même si elle rêve d'un nouveau départ (elle veut travailler dans la décoration et suit des cours d'informatique), son caractère ne l'aide pas à s'émanciper et sème malgré elle la zizanie dans la vie de sa sœur.
Ginger (Sally Hawkins) est la sœur de Jasmine qui n'arrête pas de se dévaloriser face à elle. Elle est sympathique mais à cause de l'ancien mari de cette dernière, a quasiment perdu tout au point qu'elle a divorcé de son mari afin de vivre en couple avec Chili (Bobby Cannavale) qui est l'archétype du beauf sympathique.
Hal (Alec Baldwin) est l'archétype même du gentleman arnaqueur qui trompait sans vergogne Jasmine et ouvertement. Et ...c'est tout.
Quant à Dwight (Peter Sarsgaard), il aurait pu être une chance de rédemption pour Jasmine. Archétype même de l'homme sympa, il est devenu l'occasion manquer pour elle. Oups.
Comment être une c**** en un film
En gros c'est ça. L'histoire ressemble étrangement à un Tramway nommé désir et c'est vrai. La situation est quasiment la même et le dénouement aussi. Jasmine est une femme qui sème le trouble dans la vie de Ginger et qui n'apprend pas de ses erreurs. Pire, qui devient la personne la plus détestable qui soit. Ce qui fait que le film est tout à fait fascinant dans le traitement du personnage qui avait tout pour être une bonne personne mais dont son égo fait tout pour échouer. Mieux encore, elle arrive à critiquer la manière que Ginger vie. Cela mène à une réflexion sur le bonheur. Es-t-on heureux parce qu'on a une bonne situation ou parce qu'on se sent bien ? Doit-on se contenter de se qu'on a ou évolué ? Doit-on se laisser dicter par le regard des autres pour être heureux ou non ? Toutes ces questions se mêlent dans le film et Woody Allen nous invite à répondre. Alors pourquoi je le trouve décevant ? Et bien parce que bizarrement, le propos nous fait tourner en rond inévitablement. Tout redevient comme s'était au départ et ça n'a servit à rien du coup. De plus, le film n'exploite pas assez le caractère dépressive de Jasmine qui n'est que suggéré. Du coup au lieu d'être un personnage attachant, elle n'en devient que détestable ( ce qui semble être le but ici) et rejetée de tous, que ce soit de son fait ou non. Et c'est dommage.
Moyen drame
Bref, Blue Jasmine est bien réalisé mais est un drame vraiment moyen où on tourne en rond avec comme message : "il en faut peu pour être heureux"...oui le Livre de la Jungle nous l'a dit. Toutefois, je pense que je vais revoir Annie Hall qui était bien plus fun.
Version fun de la critique ici