Alors j'entends déjà les remarques du genre : "Mais tu n'es pas objective !"
Et ben oui, j'avoue !
Cate Blanchett mérite 8 points à elle toute seule.
Sa performance sur le fil du rasoir, à la limite de basculer mais toujours juste mérite les plus grands éloges.
Personne n'aura l'audace de douter de son talent mais là, elle est bluffante en femme légère, au bord de la crise de nerfs, à la limite de la folie.
Et puis sa voix ! Elle sait jouer de sa voix comme aucune autre à part peut-être Meryl. Ce sont les deux actrices à écouter sans limite.
Ici, on retrouve ce bon vieux Woody, celui du mélodrame. On rit, dans Blue jasmine, bien sûr. Les dialogues et les situations s'y prêtent mais le personnage de Jeannette/Jasmine est plus proche de Alice ou d'une autre femme que d'Annie Hall.
Après s'être un peu perdu en Europe avec ses cartes postales parisienne et romaine, il se retrouve aux Etats Unis, entre New-York (la cage dorée de Jasmine) et San Francisco.
on se retrouve face à une galerie de personnages falots, vénaux, les hommes y pensent avec leur bite et leur portefeuille.
Jasmine, l'alterégo d'Alice avec 25 ans de plus nous montre que la fantaisie s'est transformée en amertume.
Sa solitude crève l'écran et le cœur. Pour la chasser elle trompe les bonnes personnes et s'attache aux mauvaises. Elle se leurre avec délectation et ce jusqu'à la folie.
"NON CONTENTE D'ATTEINDRE UN DEBIT VOCAL A LA KATHARINE HEPBURN, BLANCHETT NOUS OFFRE UN VERITABLE PRECIS DE VEXATION; ALTERNANT L'ONCTUOSITE DE TOUTE SA PERSONNE AVEC DE SUBITES CRISPATIONS DU CORPS ET DU REGARD QUI DIT, SANS JAMAIS TOMBER DANS L'HYSTERIE, TOUTE L'HORREUR DE L'AVEUGLEMENT CONSENTI DE SON PERSONNAGE.FACE AUX SALISSURES DU REEL. L'ART DE LA NUANCE, LA BLUE NOTE DES JAZZMAN, QUI DONNE A JASMINE SA TEINTE, C'EST BIEN ELLE QUI LES TIENT" Mathieu Macheret