Je prend toujours un plaisir à revoir Down with Love, film que je range parmi mes doudous cinématographiques (Copyright @Before-Sunrise), lui qui possède ce charme désuet des comédies romantiques tournées dans les années soixante, associé à un rythme effréné titillant avec allégresse les zygomatiques.


Les années soixante sont effectivement là, des décors aux costumes en passant par des archétypes de personnages qu'on n'ose plus écrire aujourd'hui. Le tout est cependant plongé dans un bain bariolé acidulé détonnant, accouchant d'un pastiche intelligent, regorgeant de clins d’œils et de scènes frisant le n'importe quoi sans pour autant jamais s'écrouler dans la parodie grasse.


Tout concourt à l'illusion, de la réalisation sage et précise basculant brusquement sur des plans dédoublés hilarants à la musique judicieusement omniprésente oscillant entre les armées de violons ronflantes de comédies musicales de Brodway et les cuivres de crooners, sans oublier ces répliques fabuleuses récitées à cent à l'heure sans reprendre sons souffle, où plus lascives, jouant impudiquement avec des références sexuelles ouvertes aux quatre vents. Il s'agit bien d'un film des années deux mille, l'hommage n'est qu'un paravent pour une comédie moderne qui enfonce des portes pas si ouvertes que ça.


Car bien qu'usant pour cadre d'une époque à la Mad Men aujourd'hui révolue, le propos n'en est pas moins toujours aussi percutant. Entre misogynie et misandrie, comment réconcilier les deux sexes, qui ne cessent de se regarder en chien de faïence ? C'est ce que Renée Zellweger et Ewan McGregor, chacun à son sommet de charisme, vont nous illustrer. A noter que si tout le casting est au diapason et nous fait partager son évidente bonne humeur, je suis personnellement complètement fan de la performance de David Hyde Pierce, incarnant un personnage bidonnant de bout en bout.


On peut tout à fait reprocher à Down with Love une conclusion à rallonge qui, tout en évitant des ornières sirupeuses, ne peut que suivre la voie toute tracée d'une fin convenue. On peut également être totalement hermétique à ce registre de second degré constant. Mais je pense très sincèrement que l'immense majorité d'entre vous ne pourront qu'apprécier ce film qui se savoure comme une friandise industrielle de qualité (ou plus vraisemblablement une tablette de chocolat).

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le 3 déc. 2010

Modifiée

le 3 déc. 2012

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Hypérion

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