Il y a presque dix ans déjà sortait Destination Finale, un film fantastico-horrifique original et bien foutu. Puis s'est enchainée une suite débridée et détonante, allant encore plus loin dans l'humour noir, le gore et les accidents inventifs tout en conservant cette fertilité scénaristique qui arrivait à nous surprendre de nouveau. Arrivé au troisième film, les choses se sont gâtées avec un scénario tournant quelque peu en rond malgré une mini-innovation, des meurtres pas très mémorables et surtout une galerie de personnages des plus ridicules...


Voici donc un quatrième opus à nouveau inutile aux airs de déjà-vu avec un scénario épuré n'apportant finalement rien de bien neuf à la saga si ce ne sont des prémonitions plus fréquentes (horriblement mises en images), une nouvelle palette d'accidents et un casting tout frais. Entendez donc par là des acteurs inconnus qui ne perceront visiblement pas, débitant des dialogues creux et succombant machinalement tour à tour à quelques accidents mous du genou si ce n'est la mort d'un bellâtre dans une piscine, plutôt bien foutue. Pour le reste, si vous vous attendez à de l'innovation, il faudra hélas repasser...


Imaginé en 3D pour exploiter à fond le procédé, son utilisation ne sert au final qu'à mettre en avant des effets spéciaux d'une rare laideur, que ce soit lors de l'accident de voitures au début du film ou pendant les fameuses visions sporadiques de notre héros, dont un serpent en images de synthèse digne d'un sombre nanar sans budget. À croire que les 40 millions de dollars accordés au film n'ont servi qu'à mettre en place de gigantesques décors (le centre commercial notamment, explosant de toutes parts) et cette malencontreuse et excessive 3D.


Ajoutez à cela une direction d'acteurs inexistante, un rythme beaucoup trop précipité n'enchainant qu'une succession de scénettes désarmantes et ennuyeuses à mourir et vous obtenez un nouveau navet américain rentrant dans le moule des productions horrifiques pour ados en manque d'hémoglobine et de multiples incohérences. À la vue des boyaux jaillissant ici et là (oui, même d'une tête décapitée), la recette a l'air de bien fonctionner, même en 2009, mais pas pour moi, j'en ai bien peur... Et dire que le réalisateur, David R. Ellis, a réalisé le monstrueux deuxième opus : c'est ce qui s'appelle tomber bien bas.

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le 12 avr. 2019

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