Six ans après un quatrième opus efficace mais qui souffrait de la comparaison avec ses trois excellents prédécesseurs, Bruce Willis remet le couvert à travers un cinquième film malheureusement raté en tous points. Car si retrouver ce bon vieux McClane est toujours un plaisir, le voir dans une pareille galère est en revanche une réelle déception, la crainte de confier le projet au terrible yes-man John Moore (Max Payne) se confirmant dès les premières minutes...
Autour d'un scénario manichéen au possible, le réalisateur arrive à retirer tout suspense et toute excitation grâce à une mise en scène frénétiquement hideuse composée de cadrages insignifiants, de plans resserrés vomitifs et d'effets spéciaux à outrance. Certes, quelques séquences explosives valent le coup d’œil comme la course-poursuite sur le trafic moscovite ou encore l'attaque d'un hélicoptère sur un building mais dans le fond, tout est surfait et déjà-vu, le scénariste n'arrivant visiblement pas à proposer quelque chose de neuf.
Quant au scénario, parlons-en justement : John McClane part en Russie sauver son fils d'un mauvais pas et découvre que ce dernier est en réalité un agent de la CIA aussi casse-cou que son père. L'habituel tandem instauré dans la saga depuis le troisième opus est ici présenté comme un buddy movie familial où McClane père devient un simple touriste suivant son intrépide de fils, soit le vrai héros du film. Oublié donc l'humour cynique, les face à face époustouflants, les méchants mémorables... Place à un simple film d'action éculé avec des personnages inattachants (Jai Courtney, ou le nouveau Sam Worthington), un humour au ras des pâquerettes, des dialogues creux, un décor transparent et un scénario tenant sur un post-it.
Toute la tension de la première trilogie s'est évaporée au profit d'un rythme quasiment sans temps mort (le film est d'ailleurs le plus court de la saga) tandis que les relations entre les personnages se retrouvent réduites à leur plus simple aspect. Mais si le simple fait de voir ce cinquième opus comme un action movie basique au possible ne suffisait pas, c'est toute la mythologie de son héros qui se voit bafouée, notre John McClane n'étant plus que l'ombre de lui-même dans un épisode médiocre aux allures de cercueil. En espérant ne pas voir un sixième film débarquer.