Tiré d'une histoire vraie, le film raconte la vie du docteur Petiot, médecin, qui travaillait à Paris durant l'Occupation, et sous couvert de soigner les gens dans la journée, cachait des personnes de confession juive menacés de déportations et, prétextant un départ en Argentine pour fuir, celui-ci les assassinait, et les faisait dissoudre dans de la chaux.
Aussi folle soit cette histoire, qui a comptè près de trente victimes, le film en propose une version un peu différente où le passé de Petiot n'est que rarement évoqué ni ses raisons qui l'ont mené à pratique ces meurtres en série, à part voler les biens des personnes mortes. Il n'est pas présenté comme antisémite, juste à profiter de la détresse de Juifs pour les dépouiller post-mortem.
Le résultat est très intéressant, et mené par un Michel Serrault toujours impressionnant dans le drame, bien qu'il semble parfois à deux doigts du cabotinage. Mais il est dommage que l'acteur soit autant seul, car il n'a personne d'autre qui est autant développé.
L'autre point fort du film est de montrer l'Occupation dans un microcosme parisien où les allemands ne sont pas là, comme s'il s'agissait d'un drame franco-français. C'est peut-être aussi pour éviter le piège de la reconstitution, où beaucoup de scènes sont en intérieurs.
Je ne connaissais pas cette histoire, mais il faut dire qu'elle est sidérante ; faire disparaitre des corps pour dépouiller, et sans se faire prendre durant des années malgré l'odeur pestilentielle qui devait surgir de cet hôtel particulier.
D'ailleurs, on voit son parcours après-guerre, à base de déguisement, et on a là un portait assez complet d'un meurtrier tranquille.