1462, Le prince Vlad (Luke Evans) règne en paix sur la Transylvanie, aux côtés de sa femme Mirena (Sarah Gadon) et de leur fils Ingeras (Art Parkinson). Mais cette paix est fragile, le sultan Mehmet (Dominic Cooper) lui réclame 1000 jeunes hommes pour grossir son armée. Le prince Vlad tente de lui faire renonce à cette requête, mais celle-ci sera maintenue. Pire encore, il lui demande aussi son fils Ingeras (Art Parkinson). Il se retrouve face à un choix difficile, maintenir la paix et sacrifier son fils, ou entrer en guerre avec l'empire Ottoman. Il va s'en remettre au maître des vampires (Charles Dance), concluant un pacte, lui permettant d'acquérir d'immenses pouvoirs, au risque de perdre son âme et sa famille.

Dracula Untold est un film qui manque d'ambition, malgré un budget conséquent de 100M$. Il raconte quelques jours dans la vie de Vlad l'empaleur, devenu le prince de Transylvanie, avant de devenir Dracula. Un homme aux multiples visages, qui est traité superficiellement, malgré l'excellente prestation de Luke Evans.
Sa période Vlad l'empaleur est résumée en quelques images. Elle ne montre pas le côté obscur de celui-ci, sa violence et son absence d'âme. Les scénaristes ont préféré mettre en avant, le gentil prince, en tentant de créer une empathie envers lui, sa femme et son fils. Un homme bon, proche de son peuple est prêt à se sacrifier pour les protéger de l'envahisseur turc. Cela semble émouvant, cela aurait pu l'être, mais cela ne sera jamais le cas. La faute à des dialogues et situations risibles.

La mode étant aux super-héros Marvel et DC Comics, le film tente de concurrencer ceux-ci en faisant de Dracula, un héros aux pouvoirs exceptionnelles. Là aussi, cela ne fonctionne pas. C'est un échec dès qu'il découvre l'étendu de ceux-ci. Il se comporte comme le Spider-Man de Sam Raimi. Sauf que celui-ci était un adolescent, alors que là, nous avons un homme qui a connu la guerre et ne connait pas la peur. L'histoire étant sombre, ce traitement n'est pas cohérent. Le sommet étant atteint lors de sa première bataille, ou il décime mille hommes à lui seul. La caméra virevolte dans tout les sens, on ne voit pas grand chose et cela se finit dans le reflet d'une lame. Déjà que cela se déroule de nuit; Dracula oblige; le réalisateur nous frustre, comme l'a fait auparavant Gareth Edwards pour son Godzilla. Son armée est mis au second plan, arrivant après le combat, alors que celui-ci se déroule au pied de leur château. Cela en devient ridicule et cela ne va pas aller en s'arrangeant.

Il faut aussi subir le jeu tout en sourcils froncés de Sarah Gadon. Elle manque de subtilité, ce qui est assez étonnant de sa part. Absence de direction d'acteurs ? C'est le premier film de Gary Shore, cela peut expliquer ce manque d'exigence à ce niveau, avec un budget aussi conséquent à gérer. Surtout qu'elle n'est pas seule, Dominic Cooper n'étant que l'ombre de lui-même. Sur le papier, le casting était prometteur. A l'écran, seul Luke Evans s'en sort, alors que son rôle était le plus complexe, tout en étant handicapé par son côté super-héros. Le jeune Art Parkinson complète ce quatuor d'acteurs, le reste de la distribution n'apportant pas grand chose, même Charles Dance surjouant, ce qui confirme le fait que Gary Shore, n'était pas à la hauteur du projet.

Bien sur, les comparaisons avec les Dracula de Francis Ford Coppola, John Badham, Tod Browning, Werner Herzog, Friedrich Murnau, voir de Terence Fisher, ne sont pas des plus flatteuses, mais elles n'ont pas lieu d'être, le film ne racontant pas la même histoire. Elle a tenté de se démarquer, en contant les origines de Dracula, un choix intéressant Mais le choix de confier le projet à un jeune réalisateur et à un duo de scénaristes Burk Sharpless et Matt Sazama, manquant d'expérience, n'était pas très judicieux. Une prise de risque, qui se révèle catastrophique et relègue le film au niveau du navet "I, Frankenstein", un autre mythe massacré sur l'autel d'absence de création dans le cinéma américain. Dracula Untold n'étant au final, qu'un produit sans saveur, dénué d'ambitions artistiques.
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le 3 oct. 2014

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Laurent Doe

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