En 2007, le cinéaste Alex Proyas avait tenté de revenir aux sources du mythe du personnage imaginé par Bram Stoker d'après le tristement célèbre Vlad l'empaleur, par le biais du projet Dracula: Year Zero. Trop ambitieux, trop coûteux, il sera remisé au placard, jusqu'au jour où la Universal décida de remettre au goût du jour ses vieux monstres. Exit Proyas et ce qui s'annonçait comme une épopée bien bandante, bonjour à un ersatz fait à la va-vite par un débutant du nom de Gary Shore, pour la modique somme de 100 000 000 de dollars, ce qui ne se voit pas franchement à l'écran.
Violent, épique et tragique sur le papier, Dracula Untold ne ressemble plus vraiment à grand chose une fois couché sur pellicule. Certaines idées restent séduisantes mais tombent malheureusement à plat une fois filmées, la faute à un manque totale d'envergure et à une mise en scène pratiquement illisible dans ses séquences d'action et bouffée par une avalanche d'effets numériques.
Transformant un personnage fascinant et ambigu en une sorte de super guerrier propre sur lui et bienveillant, le film de Gary Shore échoue sur tous les tableaux, manquant singulièrement de souffle et déroulant une intrigue à la 300 désespérément convenue. Et ce n'est pas le casting, fade au possible (Dominic Cooper n'a une fois de plus rien à foutre là) qui arrangera les choses.
Sans être détestable pour autant, Dracula Untold n'est que l'ombre d'un grand film que l'on ne verra probablement jamais, la parfaite illustration d'un système se réappropriant des projets prometteurs pour en faire une soupe indigeste et vite consommable.