♫ Let's get ready for Dumbo ! ♫

Difficile d'écrire une critique sur cet énième remake en live-action, encore une fois réalisé par Tim Burton. Le metteur en scène américain n'est plus que l'ombre de lui-même depuis un bail, on ne s'attendait donc plus à grand chose de sa part si ce n'est que d'être un bon faiseur pour Hollywood. Résultat : bingo, Burton n'apportera rien de plus qu'un quelconque yes-man, et ce n'est ni la présence de Danny DeVito et Michael Keaton (qu'il réunit à l'écran 27 ans après Batman Returns) ni les quelques thématiques qu'affectionne le réalisateur (les freaks) qui prouveront que l'on a affaire à un Burton Movie.

En soi, Dumbo est un joli long-métrage, sincèrement, que l'on suit agréablement le sourire aux lèvres. Les apports au film original (on parle carrément d'un autre film tant le scénario a été modifié) constituent une trouvaille de choix et évite la case "Autant se remater le premier". Désormais centré autour des humains qui s'occupent de l'éléphant aux grandes oreilles, Dumbo 2019 prend le risque de s'éloigner de son aîné de 1941 tout en restant dans les clous de la comédie familiale Disney (un père de famille qui a du mal à s'occuper de ses gosses, un bad guy vraiment très méchant). On sourit plus qu'on ne rit, on acquiesce des séquences envolées sans écarquiller les yeux pour autant et on se dit que les plus jeunes en ressortiront émerveillés pendant une ou deux heures.

Cependant, l'absence de réelle mise en scène, de séquences concrètement marquantes, de prise de risque aussi minime soit-elle empêchera le spectateur un brin exigeant de pleinement apprécier le long-métrage. Hormis un final réjouissant contenant une certaine mélancolie ajoutée à un décor flamboyant, jamais Burton n'exploite son univers (le cirque) ni ses personnages étranges, nous empêchant de rentrer dans ce qui aurait pu être une adaptation féerique. Ici, pas de rêverie, pas de magie, aucune image gravée en tête. Au lieu de ça, Dumbo n'est qu'une oeuvre quelconque, mignonne mais pas transcendante, à l'image de la séquence des éléphants roses, probablement la scène la plus ratée du film (hors comparaison avec le film original). Ainsi, le long-métrage s'avère bien meilleur que ses comparses en matière d'adaptation mais peine à nous toucher et confirme – une fois encore – que Tim Burton n'est plus qu'un pion dans l'échiquier, lui qui était autrefois un roi.