Autant le dire d'emblée : si vous étiez ces derniers temps en manque d'épique quand vous alliez au cinéma, ce "Dune - partie 1" devrait mettre un terme à cela.
Près de 40 ans après l'adaptation très mitigée de David Lynch, c'est au tour du canadien Denis Villeneuve de nous proposer sa vision du célèbre roman de S-F de Frank Herbert, qu'il a préféré scinder en deux.
Résultat : il se déroule devant nous un récit de destinée, de pouvoir et de trahison, et tout cela à l'intérieur d'une œuvre sensorielle au souffle épique, nous gratifiant de quelques scènes d'une ampleur et d'une immersion rarement ressenti dans une salle obscure.
Et malgré la richesse du récit, la sensation d'être perdu face à elle n'est jamais présente, le film prenant le temps de dérouler clairement et de manière fluide les tenants et (certains) aboutissants de l'histoire.
Villeneuve renoue ici avec l'esprit d’œuvres marquantes telles que "Lawrence d'Arabie" (une autre histoire de destinée) dans sa manière de mettre en images et en scène les décors désertiques qui entourent nos protagonistes, tout en l'intégrant à son cinéma, entre le spectaculaire et l'intime, entre le foisonnant et l'épure. Ce qu'il avait déjà entrepris dans son précédent "Blade Runner 2049", mais qu'il pousse ici encore plus loin.
Des choix de mise en scène et de narration qui ne plairont pas forcément à tout le monde, mais la volonté évidente de vouloir proposer une expérience cinématographique d'envergure, d'autant plus quand elle est accompagnée d'une photographie somptueuse et de la musique prophétique et retentissante de Hans Zimmer.
On peut parfois regretter une certaine emphase contemplative (là aussi, propre au cinéma de Villeneuve) un peu trop présente, notamment lors des visions du jeune Paul (interprété très justement par le talentueux Timothée Chalamet), ainsi qu'un petit manque d'émotion face à certains personnages un peu trop froids dans leur écriture et/ou interprétation.
Mais rien qui ne viendra entamer la sensation de fascination que l'on éprouve face à ce gros morceau de cinéma, dans tous les sens du terme. Et qui, on l'espère, connaîtra une suite pour pouvoir achever le récit du premier roman d'Herbert.
La mise en route de la seconde partie dépendant du nombre de spectateurs qui iront voir ce premier "Dune" en salles, vous savez ce qu'il vous reste à faire.