Ginger Snaps
6.5
Ginger Snaps

Film de John Fawcett (2000)

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---Bonjour voyageur égaré. Cette critique fait partie d'une série. Tu es ici au quatorzième chapitre. Je tiens à jour l'ordre et l'avancée de cette étrange saga ici :
https://www.senscritique.com/liste/Beauty_of_the_Beast/1620017#page-1/
Si tu n'en a rien a faire et que tu veux juste la critique, tu peux lire, mais certains passages te sembleront obscurs. Je m'en excuse d'avance. Bonne soirée. --


Ça y est, le message que j’attendais est arrivé. On a retrouvé la trace de Lycaon. Il viendrait d’intégrer la meute de Détroit. Le destin voulait que nous nous retrouvions et je n’ai fait que le forcer de quelques mois : c’est l’une des meutes les plus conséquentes à l’échelle mondiale, et je ne doute pas que Lycaon parviendra à en prendre la tête rapidement. J’aurais fini par l’apprendre quoi qu’il arrive. Mais puisque j’ai forcé le destin ne perdons plus de temps. Juste celui qu’il faut pour que mon humaine déniche le billet d’avion qu’il nous faut, et enfile dans ses affaires ordinateur et films qu’il nous reste à voir.  Tant pis pour ma nouvelle meute, je ne perdrai pas mon temps à les attendre. Ce soir, c’est au dessus des nuages que j’ai regardé *Ginger Snaps*.
Bon. Alors on aurait pu faire plus céleste comme film, pour aller avec l’instant. Je crois même que j’ai trouvé le film le moins approprié possible. Car si on peut le décrire en un seul mot je choisirai celui-ci : sale. Alors ce n’est pas un sale artistique comme prétend le faire *Grave*, ni un sale théâtral comme voulait le faire la plupart de mes films eighties. C’est un sale interne, qui reflète directement il me semble l’esprit dérangé des créateurs de ce film. Car on nous sert une nouvelle raison de devenir un loup-garou : avoir ses règles.


Bon…
D’accord, donc c’est débile. Et incohérent. J’ai tellement l’impression d’y lire des fantasmes sales que ça me donne la nausée. C’est assez paradoxal : on a eu très peu de créatures féminines pendant ce mois, et il faut que le jour ou elles sont à l’honneur, elles le soient d’une manière aussi répugnante. Et c’est d’autant plus dommage que les personnages étaient intéressants. Clichés bien sur, mais pas dans le sens blonde à gros seins. Ici on a une rouquine gothique et sa sœur mal dans sa peau. Alors avant que j’oublie, première digression : Il y a une chose encore plus stupide dans ce scénario que cette histoire de règles : la rousse qui s’appelle Ginger. Heu… non, ça c’est pas possible. J’en ai vus pendant ces deux mois-monstres des trucs stupides, mais alors le fait de ne même pas se creuser la tête deux secondes pour trouver un nom à son personnage c’est une première. Par contre ce qui est rigolo, c’est que ça fait penser à Blonde dans Animale, livre qui parlait lui aussi, à sa manière, de lycanthropie. Sauf que dans Animale il y avait une explication à ce nom, qui n’était en fait qu’un surnom, assez sommaire. Bref. Revenons à nos personnages. La relation entre les deux sœurs sonne assez juste et même si elles sont gothique-cliché, cela permet au moins de donner naissance à un très joli générique (on sent l’inspiration de Seven sans que ça tombe dans le plagiat). Ça permet aussi de construire un début plein de rebondissement, jouant avec nos attentes de spectateur. Le film est classé horreur, on sait que ça va déraper à un moment. Et le film joue de ça, créant sans cesse de fausses attentes : ces suicides sont mis en scène, cet avis de mort n’est qu’une invention, ces propos morbides ne sont que de la provocation, etc.
Quel dommage ! Après un si bon début, on était presque prêt à accepter l’idée tordue et stupide que la véritable horreur arrive des règles : finalement, du point de vue de cette famille, cliché elle aussi, c’est cette « arrivée de la féminité » (pitié ne me dite pas que j’ai réellement écrit ça?!) qui va venir s’insérer entre les deux sœurs et amener les véritables problèmes.
Mais c’est là que ça commence à devenir du grand n’importe quoi. Le film est d’un sexisme répugnant. OK je passe sur le tas « personnages des garçons du lycée » qui sont tous des clones et qui tiennent des propos assez intolérables, on dira que c’est un autre personnage cliché. Mais le sexisme est dans la perversion : la mère est sexiste à l’envers et 100 fois plus hardcore dans ses propos que tous les personnages masculins. Écrire un personnage comme ça, ça révèle une hantise des femmes assez maladive. Et puis toujours cette histoire de règles, mais merde les gars vous auriez pu prendre une consultante qui vous aurait dit « heu, non, ça se passe pas comme ça en fait ». Et cette façon qu’elle a d’avoir des sautes d’humeur qui relèvent plus de la schizophrénie qu’autre chose : non ! Enfin, et ça malheureusement c’est une épidémie chez les scénaristes : bon sang ce qu’elles sont gourdes ! Alors OK ça facilite plein de choses scénaristiquement qu’elles soient aussi maladroites, mais on a du mal à y croire ! Elles sèment des indices partout, elles sont incapable de communiquer… Rendez-vous compte que ça donne envie de les gifler !
D’autant plus que de toute façon, le scénario bah.. Il tient quand même pas debout. Du genre les parents qui disparaissent complètement à la fin sans que ça gène personne ? On m’explique ? Le fait que personne se rende compte qu’elle est en train de se transformer (notamment ses dents… Bravo le maquilleur, c’est très réussi) et continue de lui courir après comme des animaux ? Le type qui prend la place de la fille parce qu’elle a mal à la main, alors que lui il lui manque un bras ?! Le conducteur qui n’a pas vu les filles alors qu’elles se sont juste jetées sous ses roues !
Bref. On passera aussi sur les scènes de combats atrocement mal montées, les dialogues français atrocement mal traduits et la créature finale atrocement en plastique, on n'est plus à ça prêt.
Même si il n’y a pas grand-chose à garder de ce film, on notera quand même quelques petites idées intéressantes : un personnage masculin (un seul mais il est là !) assez intéressant, travaillé en profondeur et charismatique. Les musiques, vraiment chouettes. La façon dont est travaillé la mutation aussi. Ce n’est clairement pas un loup-garou ordinaire, on rejoint un peu Wolf sur la transformation progressive jusqu’à être entièrement cette créature. C’est joué assez en finesse, j’en ai déjà parlé plus haut, sur toute la première partie, et puis comme tout le reste ça dérive pour terminer sur une bestiole dégueulasse qui pue la plastique. Dommage.

Zalya
5
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le 19 févr. 2018

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