Variation sur le thème de la fin de l'adolescence et les liens du sang, Ginger Snaps nous propose de partager le quotidien lugubre de deux sœurs rejetant la société bien-pensante. Vivant au foyer familial -entre un père transparent et une mère faisant semblant de ne rien voir- Ginger (Katharine Isabelle) et Brigitte (Emilie Perkins) se sentent en total décalage avec la réalité morne de leur communauté.
S'amusant à s'inventer des morts les plus graphiques possibles (voir les instantanés macabres illustrant le générique de début), les deux sœurs ne peuvent vivre l'une sans l'autre.
Tout serait trop tranquille s'il ne rôdait pas une bête mystérieuse qui déchiquètent les chiens alentours.
Un soir, elles décident d'enlever le rottweiler appartenant à une fille populaire -qui humilie en permanence Brigitte en public- et elles tombent sur le cadavre d'un chien éventré . Soudain, Ginger est attaquée par la fameuse bête qui la mords. Puis elle est écrasée quelques instants après par le dealer local, alors qu'elle poursuivait les deux filles tentant de fuir.
Brigitte ramène sa sœur chez elle, mais les profondes blessures ont déjà cicatrisées lorsque Brigitte nettoie les plaies...
En plus d'être un plaidoyer sur les changements s'opérant chez la gente féminine lors de l'adolescence, le premier film de John Fawcett (The dark-2005) explore aussi le fait d'avoir une maladie incurable et provoquant une dégradation physique/morale très rapide (on peut penser au SIDA...) qu'il faut cacher à tout prix.
Le duo d'actrices principales est tout en contraste (l'une est belle et affirmée, tandis que l'autre est "ingrate" et réservée - à noter les efforts d'Emilie Perkins pour s'enlaidir à l'aide de perruque et de vêtements informes-) et les effets gores plutôt réussis. L'on pourra être un peu regardant sur l'apparence de la bête (tête trop large et bouffie, costume un poil trop décelable) mais au moins, ce sont des effets directs (et pas des CGI foireuses).