Dans mon exploration des tréfonds du cinéma d’horreur, j'avais déjà repéré le nom de Charles Band, qui en a fait un paquet, le plus souvent sur des idées très tordues. On lui doit la prolifique saga des Puppet Master, avec des poupées maléfiques, 11 au programme. Le premier film sous son nom que je découvre est malheureusement une déception.
Et pourtant, tout commence bien, avec le pitch qu’il faut, qui fait rêver les amateurs de films d’horreur délicieusement farfelus : la menace du film est un bonhomme en pain d'épices. Oui oui. Je vous épargne les détails, les cendres ensorcelées d'un tueur fou mélangées à de la pâtisserie et paf ça fait une petite boule de pâte hargneuse qui en veut aux personnes présentes.
Gingerdead Man est l'exemple typique de ce genre de films qui se repose sur son idée principale, qui intriguera le curieux dans les vieux video-clubs ou lisant les résumés sur internet, sans se préoccuper vraiment de savoir comment en arriver à quelque chose de potable. Le film se veut drôle et horrifique, grotesque, mais il est surtout gênant, car rien ne fonctionne, rien ne semble avoir été vraiment travaillé. Il est réalisé avec une économie d’efforts un peu trop visible, des acteurs peu impliqués, et une histoire qui n’a rien à offrir, où rien n’est fait pour nous surprendre. Gingerdead Man est méchant, fait des blagues, et tue des gens. Même pour un film horrifique indépendant, c’est un peu léger.
On pourrait crier à l’arnaque, au film fait pour attirer le gogo. Il connaîtra malgré tout deux suites, malgré tout, et un crossover avec un autre film de Charles Band, Evil Bong qui, comme son nom l'indique, est un bong maléfique… Ce type n'est peut-être pas un génie de la réalisation, probablement pas un grand nom de l’horreur qui fait peur, mais il faut lui reconnaître un certain sens de l’originalité dans ses propositions. Je peaufinerais mon avis avec d’autres de ses films.