Iron Man est de retour, traumatisé comme jamais face à l'inconcevable invasion alien qu'il a du combattre, à l'image de sa patrie qui ne sait plus si elle a les épaules pour gendarmer le monde, alors que l'univers entier est subitement devenu une menace.
Iron Man 3 n'est pas tombé dans les travers qu'on pouvait redouter : la surenchère impossible par rapport à Avengers ou pire, un assombrissement de l'univers courant après le cachet du Dark Knight de Nolan. On retrouve bien l'esprit de la franchise, avec ses répliques savoureuses, ses gags potaches et cet "american spirit" qui transpire de la pellicule. Là où le scénario est intelligent (au delà du fait qu'il parvient à réduire à peau de chagrin les incongruités habituelles du genre. Oui, oui, Iron Man 3 est pourvu d'un scénario crédible quoique potentiellement choquant pour les fans du comics), c'est qu'il dresse le portrait d'un Tony Stark perclus de doutes et d'angoisses, broyé par son expérience galactique... A quoi bon être un héros ? A quoi bon être le gendarme du monde ? Et quand on fait face à un personnage tel que le Mandarin (genre de Ben Laden shakespearien), comment réagir ? Iron Man est à l'image de son pays, il ne sait pas comment réagir face à ce monde nouveau. La parabole est grossière mais n'est pas prétexte, Iron Man ayant toujours été un héros 100% américain jusqu'au bout de ses nanotechnologies.
Sur la forme, on passe la 3D toujours aussi inutile pour apprécier la réalisation de Shane Black caméra à l'épaule. Si ça lorgne un peu trop sur le film d'action tendance Jason Bourne, les phases où les effets spéciaux déboulent en masse apportent des de belles aérations, on en prend plein les mirettes, c'est pour ça qu'on est venu. Quant au casting, on retrouve tous nos chouchous, avec une nouvelle tête appréciable, Guy Pearce, tout en décontraction et charisme physique venant parfaitement contrebalancer l'aura naturelle de Robert Downey Jr.
Iron Man 3, s'il n'est pas exempt de défauts, souffrant de quelques baisses de rythme et d'un feu d'artifice final exagéré, s'en sort avec les honneurs malgré le cahier des charges imposé : succéder au démentiel Avengers, faire table rase de l'horreur Iron Man 2 et lancer la phase 2 des films Marvel. Mission réussie.