« Underneath the mango tree
Me honey and me can watch for the moon
Underneath the mango tree
Me honey and me make boolooloop soon »
Ce refrain si guilleret et si inattendu de Monty Norman créé spécialement pour le film démarre celui-ci de façon anthologique. Toute la saga 007 est posée par ces quelques notes, et nous plonge directement dans l'ambiance jamaïcaine. L'exotisme cinématographique n'était pas si courant à l'époque. Pendant qu'on entend la musique, les trois fameux petits pères censément aveugles (the three blind mice) s'en vont assassiner la première victime de la série. Ce sera aussi ce que fredonnera Honey Rider (Ursula Andress) en sortant de l'eau. C'était – est-il nécessaire de le rappeler ? – la première fois où on voyait une femme en bikini dans le cinéma populaire. Cette apparition a été définie comme une « scène décisive dans la libéralisation érotique à l'écran dans les années 1960 ». La chanson culte Itsy Bitsy Teenie Weenie Yellow Polka Dot Bikini de Brian Hyland était sortie en juin 1960.
Avec un peu de recul, ce film d'une qualité moyenne vaut surtout pour ses quelques scènes cultes, surtout sur l'île de Crab Key. Le film dans son ensemble peut par contre ennuyer. Le méchant qui donne son titre au film est passable mais par trop rigide pour rentrer véritablement dans les annales de la saga. Les seconds rôles manquent de substance et sont le point faible du film.