Première fois que l'acteur écossais incarne 007. Son introduction est d'ailleurs extrêmement soignée. De dos, puis clope, ainsi que le légendaire "Bond, James Bond". Sourire ravageur aux lèvres, y'a pas à tortiller de la turbine à chocolat: ce James Bond a de la gueule. Et en plus il est coquet: il prend le temps de se recoiffer, même dans les moments les plus intenses.
Alors qu'il se trouve en Jamaïque afin d'enquêter sur les circonstances de la mort d'un compatriote agent Britannique lui aussi, les moments de bravoure kitsch s'enchaînent jusqu'à la rencontre avec sa némésis. Cette redécouverte m'aura permis de me rendre compte que son jeu n'est pas encore totalement en place (deux ou trois scènes lors desquelles je l'ai trouvé un peu en dessous). Le film de Terence Young est assez pêchu. Si une paire de scènes trahit la bonne cinquantaine d'années du film - un complexe high-tech avec une série d'appareils de la longueur d'une barre HLM avouons que ça met la puce à l'oreille - la réalisation demeure nerveuse et l'ensemble se suit sans déplaisir. La bande son est, comme toujours dans la licence du célèbre agent secret, des plus soignées. Le tout est reggae comme du papier à musique.
N'empêche, je me suis toujours demandé pourquoi "007" et pas un autre numéro. Alors je me dis qu'à la base c'était peut-être 070, mais qu'aux yeux de certains pervers, cela aurait été perçu comme licencieux ? Je ne sais pas. En parlant de kikis, il apparaît comme une évidence qu'Ursula Andress undressed en dresse, si vous voyez où je veux en venir. Il faut dire qu'autour de James, les femmes abondent. La belle Ursula donc, débarque en bikini dans une scène ô combien mythique, et le spectateur masculin devient tout chose. S'ensuit une fusillade qui permettra au mâle en rut de reprendre ses esprits, bruits de ricochets de balles sur le sable inclus. Toutes façons les bruitages sont bizarres dans ce film, il suffit de voir la course poursuite durant laquelle les pneus crissent à chaque virage...sur route sablonneuse !
Mais je pinaille ! Des James Bond girls, du Martini, un Bond élégant qui bombe le torse (velu, les sixties quoi) et rentre le ventre en mode "a(i)mant à girls", un chouette Dr No, le SPECTRE, organisation secrète et très très méchante, que demander de plus ? Peut-être juste d'être épaté par son leader, Blofeld, lorsque je redécouvrirai "Bons Baisers de Russie". Sans quoi je me vois déjà titrer une de mes prochaines critiques "Le SPECTRE du tocard". Et faire tintin des 007 suivants...