J'adore le cinéma asiatique, qu'il soit Chinois ou Japonais.
Il permet à la fois d'aller à la rencontre d'une autre culture et éventuellement d'en apprendre.
La particularité de Kaili Blues est de ne pas laisser insensible.
Tentative de synthèse de ce qui peut plaire ou déplaire.
Pour :
- une narration (certes fictionnelle) de la Chine qui traduit à merveille ses dilemnes qui l'écartellent entre tradition et modernité (médecine ancestrale ou contemporaine, paysage urbain ou naturel, rite religieux ou social...) ;
- un film mi-onirique mi-réaliste lorsque l'on entre dans le fameux plan séquence ;
- quelques belles citations (qui entrecoupent les chapitres du film).
Contre :
- encore ce fameux plan séquence de 40mn, avec des images numériques déformées, des vibrations de la caméra, des cadrages approximatifs. Bref son esthétique est "douteuse" et en tout cas incongrue dans la narration ;
- des images mornes et des personnages léthargiques desquels a du mal à sortir la poésie malgré quelques trouvailles lumineuses (les aiguilles de l'horloge - dans le final - tournant dans le sens inverse) ;
- un film relativement "verbeux" loin de l'ambiance asiatique traditionnellement suggestive et discrète.
En synthèse :
Comme un résumé de ce "pour et contre", la fin du film ressemble à une oasis dans le désert.
Bi Gan y apporte (enfin) un soin particulier aux images, au rapport au temps et aux émotions qui ne disent pas leur nom.
S'il ne sauve pas l'ensemble, il a au moins le mérite de quitter le spectateur sur une note poétique...