Après un très bon second opus, changeant presque radicalement de voie après le premier film, cette nouvelle aventure de l'inspecteur Harry ne m'a guère convaincue. Avec des dialogues nunuches (« Tiens, Charlie a laissé la porte ouverte... » « On ferait bien d'aller voir »), un rythme quelque peu mollasson et une réalisation plate, le film du yes-man James Fargo parait fade à côté de ses prédécesseurs. D'ailleurs le côté le plus violent du film réside sur le côté machiste et l'attitude insubordonnée d'un Dirty Harry tournant un peu trop en rond, voire au ridicule...
Personnages effacés, subtilité oubliée, violence aseptisée, que reste-t-il du vieux Harry Callahan, le mec qui n'aime personne et qui traque les truands ? Et bien tout simplement une légende vivante qui ne fait quasiment jamais ses preuves si ce n'est dans ses dires et dans des remises en place soft et ridicules comme menacer un brigand avec un débouche-chiotte. Après Harry le réac' qui parle après avoir tiré, puis Harry le sentimental qui possède finalement une morale, voici maintenant Harry le machiste qui revient aux sources d'une méchanceté caricaturale, comme si on assistait à un remake du premier opus.
Pour le reste, durée minimale pour une enquête bidon aux méchants certes d'actualité pour l'époque mais peu terrifiants, s'apparentant plus à un groupe de hippies extrémistes qu'à de véritables terroristes. On ne les voit pas beaucoup et l'histoire devient donc un prétexte pour faire de notre héros un joujou de ses supérieurs afin de prouver qu'il peut travailler avec une femme. La série commence donc à s'essouffler à cause d'une auto-parodie du héros dont chaque nouvelle aventure devient burlesque et tourne autour d'un rôle qui change de personnalité comme de chemise...