Film de casse culte des années 60, L'or se barre est un délicieux divertissement certes un peu vieillot aujourd'hui mais néanmoins toujours aussi attractif. Plus porté sur la comédie que sur le réel film d'action, le film du réalisateur de séries TV anglaises Peter Collinson ne se prend jamais au sérieux, la clique de braqueurs emmenée par le toujours aussi savoureux Michael Caine étant aussi stupide que douée en la matière.
Aux côtés de Caine, fringant, blagueur et dragueur flegmatique (un rôle qui lui colle décidément à la peau depuis Ipcress - Danger immédiat), nous retrouvons des personnages délurés comme Benny Hill qui campe ici un génie de l'informatique obsédé par la gente féminine plutôt ronde, le méconnu Michael Standing en débile profond ou encore Noël Coward dans son dernier rôle, ici un caïd emprisonné vivant dans une suite royale décorée par des portraits de Sa Majesté.
Patriotique, le long-métrage l'est certainement, le long-métrage mettant sans cesse en avant les valeurs anglaises face à une mafia stéréotypée et des policiers italiens chevronnés. Ainsi, L'or se barre alterne entre comédie quasi-burlesque (en témoigne la chute du film, aussi rigolote que décevante en soi) et préparation d'un hold-up fabuleux qui n'interviendra bien évidemment qu'à la fin.
Entrée depuis dans les annales des courses-poursuites cinématographiques, la palpitante échappée en Mini Coopers s'avère être le point fort du film : bien filmée, rythmée à la perfection, elle fera jubiler les plus septiques. Ceci dit, le film n'est pas exempt de défauts, comme le soulignent une intrigue un poil décousue, une fin quasi-bâclée et surtout bon nombre de personnages secondaires sacrément éclipsés, que ce soit l'équipe entière de Croker, Benny Hill faisant ici de la figuration ou même la présence au final inutile de la sublime Maggie Blye. Malgré ses défauts, L'or se barre reste une agréable aventure 100% british à savourer tranquillement.