J'ai vu La nuit des morts-vivants.
Quelle agréable surprise. Et je parle bien du film de 1968.
Je l'ai abordé d'un oeil d'abord curieux, mais persuadé que le film avait probablement mal vieilli.
Et bien, pas tant que ça. Il s'agit bien d'un film en noir et blanc avec une poignée d'acteurs, des maquillages très légers, dans un unique décor ou presque.
Si la représentation des zombies peut parfois prêter à sourire, quand elle ne se contredit pas (le premier zombie est d'une agressivité poussée, puis lui et ses copains ronronnent), il y a un vrai travail de réalisation, avec certains plans très angoissants. Le noir et blanc, pourtant utilisé par économie, rend l'intérieur de la maison tout de suite plus inquiétant.
Il y a une vraie tension tout au long du film, alors que les zombies pourtant semblent seulement patienter aux alentours de la maison où nos personnages se sont réfugiés. Néanmoins, je reproche surtout au film de s'engager trop dans l'explicatif. Il est difficile de ne pas sourire quand on nous explique pourquoi les morts reviennent à la vie.
J'ai cru bêtement, à un film d'horreur un peu simpliste, les humains contre les morts-vivants. Mais Walking Dead n'a rien inventé, et le pire ennemi de l'homme reste l'homme. Un film bien plus intelligent que je n'aurais pu le croire, qui se clôt de façon cruelle mais magistrale.
Je comprends mieux les parallèles qu'on a pu faire avec Assault, de John Carpenter, que je suis en train de découvrir. Mais, plus qu'une histoire de héros de couleurs, c'est vraiment ce huis-clos assiégé qui prouve qu'il y a une influence directe.
Une fois le film terminé, j'ai fermé la porte, et j'avoue que la pénombre de la nuit ne m'avait jamais semblé aussi inquiétante dans mon appartement.
(Heureusement, j'habite au quatrième étage, et je suis sûr que les zombies n'avaient pas le digicode, ouf)
La Saga des zombies est lancée, s'en suivront différents films, parfois haletants, d'autres fois bons, avec quelques ratages. L'original, la pièce maîtresse, a eu droit à son remake par le compère Tom Savini. C'est moins bien.