En 2011 sortait "La planète des singes : Les origines" (aaaah, vive les traductions françaises) qui, malgré ce que laissait présager ce titre français hautement merdique, ne se contentait pas d'être un simple prequel. Ce film avait la particularité d'être à la fois un prequel et un reboot.. Prequel puisqu'il explique ce qu'il s'est passé avant le tout premier film de 1968, reboot dans le sens où pour cela il montre la naissance de César et le début de la révolte qu'il a orchestrée, alors que tout ceci avait déjà été montré de façon un peu différente à partir du troisième film de "la vieille saga" (Les évadés de la Planète des singes).. Ainsi, on a un prequel du premier film, mais qui ne prend pas en compte ce qui a été fait et dit à partir du troisième film.. Et si on le prend dans ce sens là, ce reboot était plutôt cohérent, et assez bien écrit. Les acteurs étaient très corrects, la réalisation plutôt bonne. Le réalisme des primates était déjà fort, même si ça ne vaut pas celui du film suivant, dont je vais parler après cette intro. Cependant, énorme défaut du "premier" film : la longueur. Il ne durait que 1H45, mais à chaque fois que je le vois j'ai l'impression qu'il dure 2H30. Réussi, mais lent.


En 2014 est arrivée sa suite, "La planète des singes : l'affrontement" (merci encore une fois aux traducteurs français, bande de mythos). Et là, pour le coup, alors que j'avais plutôt bien aimé le reboot/prequel mais en gardant quelques petites réserves, je dois avouer être complètement tombé sous le charme. La qualité principale de ce second opus vient sans doute de son réalisateur, Matt Reeves, qui est parvenu à travailler ce qu'avait un peu laissé de côté Rupert Wyatt avec le premier opus : l'ambiance. Il y a un vrai travail de l'atmosphère, on se sent réellement en danger quand les humains sont chez les singes, on se sent vraiment libérés quand ceux-ci s'entendent bien, et ainsi de suite.. Reeves parvient à jouer avec nos émotions grâce à son travail de l'ambiance absolument remarquable.
Je reprochais au premier volet d'être un peu trop lent, et donc de peut-être traîner puisqu'au final il ne s'y passe pas énormément de choses.. Il y a un véritable effort scénaristique pour ce second film. Le premier n'avait pas un mauvais scénario, loin de là, mais dans ce second film, il faut avouer qu'il y a un bon nombre de rebondissements, et une vraie force d'écriture, rien n'arrive par hasard. Chaque nouvel évènement a une explication logique. La guerre n'arrive pas comme un cheveu dans la soupe, elle est déclenchée par Koba, parce qu'il est allé voir le danger chez les humains, et qu'il l'a fait puisque il avait de bonnes raisons (ou pas) de le faire, et ainsi de suite (je ne vais pas tout spoiler non plus). Ce film ne laisse pas de place aux coïncidences comme le font, par exemple, pas mal de films Disney (j'aime les films Disney, ce n'est pas un reproche, juste un constat). Et ça force le respect, c'est de plus en plus rare une écriture aussi cohérente dans les blockbusters.
Ce scénario est d'autant plus fort qu'il parvient à prolonger le message de dénonciation de l'exploitation animale du premier opus sans tomber dans le genre "les humains c'est pas bien on est nuls les singes ils sont supérieurs à nous", on poursuit cette dénonciation sans que le film soit pleinement anti-humain (ce qui serait con) et prétende que les singes sont meilleurs que les Hommes. Ce film est surtout anti-haine (notamment par le biais du personnage de Koba) et vient un peu nous dire avant tout que l'Homme doit apprendre des animaux sur certains points, sans pour autant devenir comme eux et retourner à l'instinct primitif en mode homme de cromagnon. Le scénario est fort, et le message est bon, sans jamais tomber dans la surenchère ou dans l'excès. Le fond est aussi bon que la forme.
Ajoutons à cela une motion capture absolument magistrale, encore un cran au-dessus de celle du premier opus, qui était pourtant déjà fabuleuse.. Et de très bons acteurs (Jason Clarke est clairement l'un de mes acteurs favoris, quel jeu d'acteur et surtout quelle classe).


Ce second film, comme le premier, traîne un tout petit peu en longueur, même si ça se ressent beaucoup moins. Il est avant tout un film ultra intelligent, audacieux (mettre autant de sous-titres dans un blockbuster, c'est couillu) et qui laisse présager un dernier volet, Suprématie, des plus excitants, puisqu'en plus Matt Reeves reprend les commandes et le génial Woody Harrelson est de la partie.. Un final que j'attends de pied ferme.

papagubida

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5

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