Pour le troisième volet de la saga Jason Bourne, c'est le même constat que pour le second, La mort dans la peau, du même Paul Greengrass : un film d'action efficace mais trop clinique.
Greengrass est le réalisateur d'un autre film action quasi-documentaire sur les évènements historiques de Bloody Sunday. Ce film était une réussite puisque son côté reportage se justifiait par des faits réels qu'il fallait montrer sans états d'âmes pour en faire une oeuvre neutre au possible sur un sujet politiquement brûlant. Seulement ici dans le cinéma de pur divertissement, Greengrass n'a pas changé de recette.
Le film s'éloigne de plus en plus du livre de Robert Ludlum (les trois films sont depuis le début très infidèles au roman). On assiste, après une scène de cache-cache ingénieuse dans l'aéroport d'Heathrow, à une succession de courses-poursuites dans différents pays du monde. C'est entraînant et bien huilé, même si ça reste bien plus clinique que dans un James Bond et bien moins humanisé et bohème que dans La mémoire dans le peau.
Du côté de la distribution, le rôle de Julia Stiles s'étoffe tout de même par rapport à La mort dans la peau. Scott Glenn a également une certaine épaisseur.
La morale de l'histoire ne va quant à elle pas chercher loin, comme si Greengrass voulait faire passer le message qu'à la CIA, ils sont tous des tueurs à gages au service de truands mégalo. Comme si on le savait pas déjà !