Adèle alors ?

Le rôle est bien joué par Adèle (Exarchopoulos) même si on se rend compte qu'elle fait toujours la même chose. A sa décharge cela doit tenir en partie à la direction d'acteur de Kechiche, qui maitrise son style, mais le film pourrait un peu être l'Esquive 2 : du côté des peintres… et des belles lumières. Il y a des scènes entre jeunes gens qui font penser au travail réaliste et subtil effectué effectivement dans l'Esquive. En revanche l'insistance de la couleur bleue est plutôt simpliste. L'utilisation de nuances ou de complémentaires aurait rendue la symbolique plus forte.
Léa Seydoux est ennuyante alors que c'est elle l'actrice pro.
Sur le fond, personnellement, je trouve le sujet finalement inintéressant. Il y a 12mn50 s de sexe dans le film dont 1mn50s de sexe hétéro. Tout est en trop et le film aurait du durer 1H45 au maximum.
Il y a aussi de bonnes choses car Kechiche sait filmer avec une patte propre à lui, même si on ne pas appeler cela un style, notamment dans des moments très réalistes comme le fait que Emma veuille que Adèle "se trouve une passion". Dans les couples cela arrive fréquemment que l'un veuille changer l'autre. Et c'est un sujet rarement aborder au cinéma.
Ceci dit, pourquoi un couple de lesbiennes ? L'histoire aurait pu se dérouler avec des hétéros. Au fond c'est un peu mode, tout à fait consensuel, en faisant semblant d'oser l'être. Il est clair que cela fait plus de dix ans que La Palme d'Or c'est bon pour les journaux ou les toilettes.
Ce film n'est pas polémique mais très tranquille. La polémique a été artificiellement créé autour pour faire mousser un film, une attitude, une vision. Mais cela a peu de profondeur et reste formel. Dans les media comme dans le film.