Une année seulement après le puissant Pont des Espions, Steven Spielberg revient au blockbuster à SFX, au conte enfantin, à la féerie oubliée avec l'adaptation tant attendue d'un roman de Roald Dahl, maître littéraire du genre. Déjà adapté en 1989 à travers un dessin animé méconnu, Le Bon Gros Géant était l'occasion pour Spielberg de renouer avec le fantastique, genre qu'il avait délaissé depuis vingt-cinq ans. Hélas, aussi ambitieux que soit le projet, le résultat est tout sauf à la hauteur...
Outre une mise en scène impeccable au visionnage mais vieillissant à vue d’œil, une interprétation aux petits oignons (la jeune Ruby Barnhill est une jolie trouvaille tandis que Mark Rylance, nouvelle coqueluche de Steven, fait une fois de plus des ravages) et des plans ingénieusement pensés, Le BGG s'essouffle rapidement, lasse plus qu'il n'émerveille et ne laisse jamais un souvenir impérissable. La faute peut-être à un scénario extrêmement simpliste en dépit de passages tendres et envolés. Ou bien serait-ce les CGI trop nombreux au profit de trucages plus durables ? Ou serait-ce encore l'humour scato assez inédit venant du réalisateur américain ?
Certes fidèle au bouquin, le long-métrage demeure néanmoins terriblement long et si les interactions entre géants et petite fille sont réussies, Spielberg parvenant sans mal à établir un jeu d'échelles de grandeur, rien ne laisse transparaître une réelle émotion, un réel émerveillement, comme si la fantasmagorie s'était noyée dans un amas d'effets numériques pas toujours saisissants. Débarquant en salles trois ans après Jack le Chasseur de Géants, déjà peu fameux, Le BGG reste en soi un "petit" film d'aventures fantastiques qui ne porte que très peu la marque d'un réalisateur autrefois au sommet en ce qui concernait le légendaire.