J'y suis allé à reculons à cause de sa réputation. Il a fallu quand même 4 ans avant que je me décide à le voir. Pourtant, même si ses précédents films m'ont laissé pour la plupart une impression mitigée, je suis un grand fan de Spielberg. Bon, toujours est-il que c'est fait et que je confirme que cette œuvre est la plus mauvaise de sa filmographie.
Si je la mets en dessous des autres œuvres du réalisateur, c'est que pour la première fois, je me suis emmerdé devant un Steven Spielberg. Même devant ceux que j'ai le moins aimés, je n'avais jamais ressenti d'ennui.
C'est très honorable d'avoir voulu adapter un roman de Roald Dahl, d'aller ainsi hors des modes du temps, mais ça ne fonctionne pas ici. Je n'ai pas lu le bouquin d'origine, donc je serais incapable de dire si c'est fidèle ou non, mais si on part du principe que cela l'est, quelquefois ce qui fonctionne sur le papier peut ne pas fonctionner sur la pellicule. Reste que fidèle ou non, ça ne marche pas.
Le film met des plombes à démarrer avant de fixer ses enjeux, à savoir ceux où il s'agit de combattre la dangerosité des géants. Enfin, même après cela, on ne peut pas dire que la mécanique soit lancée. On traîne des plombes, notamment chez la reine d'Angleterre, avant d'y aller. Et même, en dehors de ces très gros problèmes, à aucun moment, je dis bien à aucun moment, on a un quelconque sentiment de menace. Et les dernières minutes sont trop vite expédiées (ce qui est ironique quand on compare au reste !) pour l'intégrer à ce qui aurait dû être le climax (ben, oui, c'est un climax généralement quand il y a un affrontement final... enfin, si on peut parler d'affrontement ici !). J'ai eu le désagréable sentiment d'avoir visionné du vide.
Cette impression n'a été en rien arrangée par du CGI absolument dégueulasse (oui, on parle bien d'un film du réalisateur de Jurrasic Park, sorti en 1993, et dont les effets spéciaux impressionnants semblent destinés à n'être jamais touchés par le temps !). On ne peut pas s'empêcher de voir du fond vert partout. D'un yes-man de dixième zone, comme il y en a des tas à Hollywood, je n'aurais trop rien dit, mais de Steven Spielberg, là, je ne peux pas passer à côté. C'est indigne de lui.
On peut ajouter à cela une jeune comédienne principale qui en fait des tonnes (donc, pour l'attachement à ce personnage, on repassera !), en particulier avec l'accent anglais, et la coupe est pleine. C'est un échec total, un bide spielbergien complet.