Après Dracula, la Créature de Frankenstein, la Momie et l'Homme Invisible, c'est au tour du Loup-Garou de revenir sur les écrans au début des années 40 et plus précisément six ans après Le Monstre de Londres qui présentait Henry Hull dans la peau du lycanthrope. Désormais mis en scène par George Waggner, le mythe du monstre poilu est revisité en se calquant de près sur les légendes ancestrales et les mythes urbains de l'époque et s'intéresse plus à la transformation progressive d'un homme ordinaire en monstre qu'à une succession de meurtres sanglants...
Le film suit donc le retour au pays de Larry Talbot, fils d'un riche propriétaire gallois qui était parti aux États-Unis. Son frère ayant tragiquement succombé à un terrible accident, Larry doit reprendre la succession familiale. Il va peu à peu faire connaissance avec les gens du village et en particulier la jolie antiquaire Gwen.
Mais au cours d'une ballade en forêt, le bel homme est mordu par un loup. Les jours qui suivront le transformeront en une créature monstrueuse et tueuse d'hommes, portant en elle une terrible malédiction. Et c'est sur cette malédiction que Waggner va s'appuyer, mettant en avant les légendes gitanes et autres fables des temps anciens pour une mise en scène époustouflante de vérité dans laquelle baigne une sublime atmosphère gothique.
De plus, la somptueuse musique de Hans J. Salter et Frank Skinner, à la fois sombre et envoutante (Danny Elfman n'a rien inventé), et l'interprétation haut de gamme de Lon Chaney, ici impressionnant, de la sublime Evelyn Ankers et même de l'excellent Claude Rains (l'Homme Invisible en personne !) nous offrent un gage de qualité dans ce long-métrage court mais intense qui regorge de moments forts et d'une émotion sincère. Bien entendu, certains passages ont mal vieilli et plusieurs décors sentent bon le studio mais dans l'ensemble, Le Loup-Garou n'a quasiment pas pris une ride et demeure un spectacle toujours aussi réjouissant pour ce qui est probablement l'un des meilleurs Universal Monsters de tous les temps.