Si tu pouvais pleurer d'émotion, là, maintenant, cher spectateur, ça m'arrangerait bien.

Autant Les Enfants Loups, Ame & Yuki regorge de moments touchants, de personnages mignons, de scènes bluffantes, de décors et paysages stupéfiants de beauté, autant quelques passages m'ont laissé incrédule, presque gêné, et le final dégoulinant de mièvre m'a fâché avec l'ensemble.


Sur la forme, le graphisme surprend. A quoi bon soigner à ce point le trait du moindre brin d'herbe, la délicatesse d'un pétale de fleur, offrir au spectateurs des paysages urbains ou montagneux bluffants... Si c'est pour y apposer par dessus des personnages au design désespérément simple et stéréotypé ? J'ai personnellement détesté d'emblée ce contraste malheureux. Si Mamoru Hosoda s'en sort beaucoup mieux avec ses animaux, (notamment les fameux loups), ses humains rachitiques sont visuellement tous sauf attachants et souffrent de leurs décors.


Sur le fond, les thèmes brassés sont légions. L'apprentissage de la différence, la maternité, l'opposition civilisation / nature, le déterminisme, la difficulté du choix, la nostalgie d'un Japon lié à la terre, paysan & traditionnel... Ancré dans le réel malgré son postulat fantastique, le scénario met parfaitement en scène ces idées de toute évidence chères au réalisateur. Regorgeant de trouvailles de mise en scène, Mamoru Hosoda ne fait pas dans l’esbroufe, enchaînant des morceaux de quotidien sur plus de dix ans pour composer un patchwork cohérent de la vie d'une jeune mère ayant enfanté ces fameux enfants-loups. Choisiront-ils une vie humaine ou animale? Quel suspens sachant qu'ils sont deux...


Ce qui me fâche avec ce film encensé de tous bords, présenté comme celui capable de faire trembler le studio Ghibli, de damer le pion à Hayao Miyazaki, c'est sa conclusion. Oubliant toute la subtilité dont il a fait preuve pendant une heure et demie, Mamoru Hosoda emploie brusquement tous les poncifs nécessaires pour arracher une larmichette au spectateur. Les répliques deviennent brusquement niaises, (Ok, les sous titres étaient peut être très mauvais), le comportement des personnages incohérent, les scènes voulues bouleversantes sont téléphonées et arrachent quelques soupirs de dépit. Ajoutez à cela une musique déjà pas transcendante qui devient brusquement bien ronflante et la coupe est pleine... A quoi bon forcer le trait à ce point alors que la fin est attendue, prévue, devinée depuis le début?


Une vraie déception étant donné le concert de louanges.

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le 2 sept. 2012

Modifiée

le 2 sept. 2012

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Hypérion

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