Sébastien Lifshitz (Adolescentes - 2019 & Petite fille - 2020) réalise ici un vibrant hommage à des femmes et des hommes qui se sont battus pour leurs convictions et surtout, pour faire respecter leurs droits. Le réalisateur donne la parole à ces oubliés, à ces personnes âgées & homosexuelles que les médias semblent avoir mis de côté.
Les Invisibles (2012) nous donne l’occasion de découvrir des personnages haut en couleur, ampli d’humanisme et tellement passionnant à écouter. Yann & Pierre, Bernard & Jacques, Pierrot, Therese, Christian, Catherine & Elisabeth, Monique ou encore Jacques ont plusieurs points en commun, ils sont tous nés dans l'entre-deux guerres, ils sont gays ou lesbiens et surtout, ils ne se sont pas privés pour le vivre au grand jour à une époque où cela était très mal vu et où la société les rejetait et considérait l’homosexualité comme une maladie honteuse.
Sébastien Lifshitz nous offre des portraits tout bonnement magnifiques, poignants et sincères. Des « invisibles » sortis très (trop) tôt du placard (à une époque où ils étaient déconsidérés) et dont certains étaient pionnier dans les luttes des droits de l’Homme et notamment du droit à l’avortement avec notamment le témoignage de Thérèse Clerc, importante militante féministe française qui pratiquait des avortements clandestins dans l’après 68.
Ils ont osé braver l’interdit et vivre au grand jour leur amour interdit afin de ne pas s’interdire de vivre. Le réalisateur lève le voile sur des histoires méconnus du grand public, des témoignages touchants et relevant très souvent de l’intime. C’est parfois cru et drôle, parfois tragique et courageux. Assurément un documentaire nécessaire et qui devrait être vu par le plus grand nombre (le film fut couronné du César du meilleur film documentaire en 2013).
(critique rédigée en 2012, réactualisée en 2020)
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