Tim Burton et son imaginaire glauquissime, ses histoires fantastiques, son goût prononcé pour la féerie dramatique. Tim Burton et l'animation en stop-motion, une grande aventure. Producteur de L'Étrange Noël de Monsieur Jack et de James et la pêche géante (auquel on lui confond souvent la mise en scène, les lauriers allant surtout au réalisateur Henry Selick), il décide en 2005, parallèlement à son adaptation de "Charlie et la Chocolaterie" de co-réaliser son propre film d'animation avec le même procédé, adaptant une vieille légende russe sur un homme épousant par erreur une morte.
Également très proche de la nouvelle de Prosper Mérimée "La Vénus d'Ille", à la trame similaire, Les noces funèbres s'avère visuellement magnifique, plutôt drôle et enjoué, mais souffre hélas d'une indissociable comparaison avec L'Étrange Noël de Monsieur Jack, les deux longs-métrages contenant le même schéma artistique, soit des chansons, des personnages exubérants et un univers sombre et désenchanté. Mais ici, les personnages sonnent creux, certains étant tout bonnement inintéressants, au même titre qu'une histoire s'essoufflant très rapidement.
De plus, Burton et son compère Mike Johnson reprennent énormément d'éléments au film d'Henry Selick : du début quasi-similaire au même rythme musical en passant par le chien fantôme et d'autres détails identiques. Ceci dit, ils ne les exploitent pas jusqu'au bout ici. Pour exemple, là où les chansons faisaient parties intégrantes de l'histoire dans L'Étrange Noël de Monsieur Jack, elles ne sont ici que de passage ; là où Zero, le compagnon d'infortune de Jack, servait à éclairer le chemin des airs pour le traîneau de Jack, Scrabs n'est ici qu'un personnage creux voire inexistant.
Les seconds rôles autrefois aussi macabres qu'amusants sont ici remplacés par des personnages sans âmes (si ce n'est un fantôme scindé en deux et le petit squelette aux airs de Napoléon Bonaparte qui arrivent à nous chatouiller les zygomatiques). Restent heureusement cette magnifique animation, des décors et autres designs bien inspirés ainsi qu'un doublage réussi. En somme, le divertissement est bel et bien présent sans toutefois arriver à pleinement nous émerveiller, preuve que Tim Burton ne réussit pas toujours son but et se voit bien dépassé lorsqu'il s'agit d'animation en stop-motion. N'est pas Henry Selick qui veut...