Les êtres inachevés.
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Deux coureurs automobiles (respectivement appelé "The Driver" & "The Mechanic") traversent le sud-ouest américain et s’arrêtent de ville en ville pour défier les autochtones pour gagner leur vie. Ils croiseront la route d’une jeune auto-stoppeuse ("The Girl") ainsi qu’un autre coureur automobile ("The GTO") qui leur proposeront un marché : le premier d’entre eux à atteindre Washington gagnera le véhicule de l’autre.
Réalisé en pleine période dite du Nouvel Hollywood (Easy Rider - 1969 ou encore Point limite zéro - 1971), Monte Hellman, qui nous avait déjà surpris avec ses deux westerns originaux : L'Ouragan de la vengeance (1965) & The Shooting (1967), revient à un tout autre genre, fortement influencé par la Nouvelle Vague française. A travers ce road-movie, le film dresse un important portrait de la mythique Route 66. Cette ancienne route est la plus connue de toutes aux États-Unis (l’équivalent de notre RN 7), elle traverse 3 fuseaux horaires et pas moins de 8 états ! c’est un véritable voyage dans le temps qui nous est offert ici, entre ses stations-services désuètes, ses diners d’un autre temps, ses interminables lignes-droites scindant en deux des vallées désertiques, ses rodéos nocturnes où les jeunes font vrombir leurs cylindrées, …
Mais le film se distingue aussi particulièrement des habituels films de ce genre par sa mise en scène qui dénote dans le paysage cinématographique américain. Très inspiré par la Nouvelle Vague, avec une mise en scène épurée, des long-plans sans le moindre dialogue ou avec de longs monologues, ainsi que des personnages impassibles et taiseux. Monte Hellman dresse ici de magnifiques portraits d’une jeunesse insouciante, le spleen d’une époque, avide de sensations fortes et de liberté.
Quand le prix du baril de pétrole était de 1.70$ et qu’il avoisine les 63$ cinquante ans plus tard, il n’y a pas photo, c’est toute une époque qui est révolue. A l’heure d’aujourd’hui, on ne pourrait plus se permettre d’aligner les km sans se soucier du lendemain. La vie est devenue trop chère pour que l’on se permette de rouler sans but comme ils le faisaient ici.
Un voyage philosophique envoutant, captivant, voir hypnotisant. Il ne s’y passe pas grand-chose, les acteurs n’ont bien souvent rien à se raconter, mais il se dégage du film une puissance que l’on ne parvient à expliquer.
(critique rédigée en 2011, réactualisée en 2021)
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Créée
le 8 juil. 2020
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